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Emploi des handicapés : l'impossible comparaison ?

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Insister sur la « nécessité impérieuse » de mettre en place des indicateurs communautaires « pertinents », notamment en matière sociale, en se gardant des amalgames hâtifs, tel est l'objet de l'étude récemment publiée par le Centre d'études de l'emploi (CEE) sur la « difficile comparaison » des politiques d'emploi des personnes handicapées dans les pays européens (1).

Face aux approches diverses ... Chacun d'entre eux, en effet, « construit » la catégorie de « handicapé » à sa façon. Ainsi, les Pays-Bas y incluent non seulement les travailleurs gravement affectés dans leur capacité de travail, mais aussi tous ceux considérés comme « incapables de s'adapter aux exigences productives actuelles ». De sorte que le nombre des bénéficiaires de la principale allocation d'aide sociale destinée à cette population équivaut à plus de 10 % de la population active. Un chiffre à comparer avec le taux de chômage, inférieur à 3 %. En Grande-Bretagne, alors que l'effectif de demandeurs d'emploi indemnisés baissait de 40 % entre 1995 et 1998, celui des titulaires des allocations d'invalidité permanente « augmentait dramatiquement ». Le nombre de personnes handicapées prises en charge par une seule de ces allocations - l'Incapacity Benefit - est de 30 %supérieur à celui des chômeurs indemnisés. « La forte augmentation du nombre des handicapés de l'assistance britannique équivaut donc à une réponse au sous-emploi par la prise en charge d'inactifs qui pourraient, pour certains d'entre eux, travailler s'il y avait des emplois correspondant à ceux qu'ils ont perdus », relèvent les auteurs. Rien de tel en France, où l'allocation aux adultes handicapés (AAH) « n'a pas joué de rôle équivalent [par rapport aux aides étrangères] pour conforter des retraits d'activité liés au chômage ». L'importance numérique de ses bénéficiaires apparaît d'ailleurs bien moindre que celle des demandeurs d'emploi indemnisés :600 000 contre 2,4 millions. ... la prudence est de mise

Autant de disparités qui incitent les chercheurs à mettre en garde contre le « point de vue “universaliste” » s'imposant actuellement dans les politiques sociales communautaires. Ce dernier privilégie notamment l'augmentation du taux d'emploi de la population, qui  « devrait » conduire à une solution des problèmes sociaux (2). La prudence est d'autant plus de mise, concluent les auteurs, que « dans le cas de la France et dans bien d'autres pays européens, [...] il ne suffit pas de prôner l'augmentation du taux d'emploi pour venir à bout des discriminations dont sont victimes, de façon persistante, les handicapés sur le marché du travail » (3) .

Notes

(1)   « Handicapés et emploi : une difficile comparaison des politiques en Europe » - 4 pages n° 40 - Juillet 2000 - CEE : 29, promenade Michel-Simon - 93166 Noisy-le-Grand cedex - Tél. 01 45 92 68 00 - Disp. sur Internet : www.cee-recherche.fr.

(2)  Une orientation affirmée lors du dernier sommet de Lisbonne - Voir ASH n° 2160 du 31-03-00.

(3)  Discriminations dénoncées en mai par un avis de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme - Voir ASH n° 2168 du 26-05-00.

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