« Qu'il s'agisse de la surpopulation carcérale, du manque de moyens, tant humains que matériels, des conditions indignes de détention, d'une indispensable recherche de sens de la peine... ce constat [réalisé par les rapports parlementaires sur les prisons début juillet (1) ] a toujours été fait par notre syndicat », affirme Michel Pouponnot, permanent de la CGT pénitentiaire, dans une lettre adressée aux ASH (2). L'essentiel reste à faire, poursuit- il : « Qu'attendons-nous, Madame la ministre, “pour que nos prisons ne soient plus indignes d'un pays comme le nôtre” ? ». Mais « il faudra prendre garde à ne pas oublier un véritable dialogue social pour tenir compte des acteurs de terrain qui refusent de rester de simples spectateurs », prévient-il . En effet, la CGT pénitentiaire critique sévèrement, à la différence du Syndicat national de l'ensemble des personnels de l'administration pénitentiaire (Snepap) (3), la réforme en cours des services d'insertion et de probation (4). « Elle tente de gérer la pénurie en mutualisant l'absence de moyens, elle hiérarchise à outrance et place les travailleurs sociaux et usagers sous très haute surveillance (multiplication insensée de rapports en tout genre) », estime Michel Pouponnot. « Cette réforme ne nécessite pas seulement des moyens humains et matériels. Elle doit être déclinée en fonction des besoins des personnes privées ou restreintes de liberté pour les aider à assumer au mieux leur situation et pour préparer leur retour dans la vie sociale » et non considérer les travailleurs sociaux « uniquement comme des agents d'intervention sociale dont la vocation serait limitée au placement d'individus dans des dispositifs », conclut-il.
(1) Voir ASH n° 2174 du 7-07-00.
(2) CGT pénitentiaire : 263, rue de Paris - Case 542 - 93514 Montreuil cedex - Tél. 01 48 18 82 42.
(3) Voir ASH n° 2174 du 7-07-00.
(4) Voir ASH n° 2115 du 16-04-99.