La question de l'avenir de la politique européenne de l'asile et de l'immigration sera l'un des principaux sujets du conseil informel « justice-affaires intérieures » organisé à Marseille les 28 et 29 juillet, a indiqué Jean-Pierre Chevènement, en présentant les priorités de la présidence française dans ce domaine.
Dans le droit-fil des principes définis au sommet de Tampere en octobre 1999 (1), le ministre de l'Intérieur est revenu sur la notion de co-développement et s'est notamment prononcé en faveur de l'instauration d'une « immigration alternante » permettant aux jeunes des pays d'origine de venir travailler en Europe pour se perfectionner, avant de retourner dans leur pays.
L'intégration des étrangers présents sur le territoire de l'Union européenne (UE) fera, par ailleurs, l'objet d'une proposition française, à travers un projet de texte sur l'harmonisation des titres de long séjour. « Préalable à l'intégration complète » de ses bénéficiaires, elle favoriserait pour leurs enfants nés dans l'un des Etats membres « l'accès à la nationalité en raison du droit du sol appliqué » dans l'UE, a souligné le ministre de l'Intérieur.
Autre priorité : l'harmonisation des « conditions [...] minimales d'accueil des demandeurs d'asile » , à l'heure où « les demandes [...] sont en forte hausse dans la plupart des pays de l'UE », principalement en France et au Royaume-Uni (2).
Enfin, signalons que la France souhaite renforcer les sanctions contre les passeurs et les transporteurs d'immigrés clandestins (3).
(1) Voir ASH n° 2138 du 22-10-99.
(2) Voir ASH n° 2172 du 23-06-00.
(3) Initiative qui intervient près d'un mois après la découverte des corps de 58 immigrants d'origine chinoise, à Douvres.