« C'est la première fois qu'il y a un tel consensus sur le fait que les politiques sociales, traitées au niveau national, doivent être coordonnées au plan européen », s'est félicitée Anne Diamantopolou, commissaire européenne pour l'emploi, à l'issue du conseil informel du 8 juillet qui a réuni, à Paris, les ministres des Affaires sociales et de l'Emploi de l'Union européenne (UE).
Les 15 ministres de l'UE ont tout d'abord discuté de la préparation de l'agenda social, sur la base des propositions de la commission (1) et en vue de son adoption au conseil européen de Nice, en décembre. Couvrant la période 2001-2005, ce programme est articulé autour de quatre axes : emploi, protection sociale, lutte contre les discriminations et inclusion sociale. Dans ce dernier domaine, Martine Aubry a proposé à ses homologues trois pistes de réflexion sur l'exclusion afin de dégager des « objectifs appropriés » qui serviront de base à des plans nationaux d'action et qu'elle souhaite voir adoptés d'ici à la fin de l'année (2). Le premier repose sur « l'accès effectif aux ressources, biens, services et droits » , notamment en matière d'emploi, de santé, de logement ou encore de culture. Le deuxième porte sur « la prévention des risques d'exclusion, et en particulier de ceux qui résultent des mutations technologiques ». Quant au troisième, il se concentre sur les moyens de « mobiliser l'ensemble des acteurs civils et sociaux pour répondre aux personnes en situation d'exclusion » .
La seule divergence a porté sur les moyens de mise en œuvre de l'agenda, les tenants de la « norme » à travers des directives européennes s'opposant aux partisans d'un approfondissement du dialogue entre partenaires sociaux.
(1) Voir ASH n ° 2173 du 30-06-00.
(2) Sur la position des associations, voir ce numéro.