Dans son rapport sur la conjoncture au premier semestre 2000 (1) présenté le 3 juillet, le Conseil économique et social (CES) considère que « si la croissance paraît aujourd'hui confortée, des problèmes subsistent, notamment en matière d'emploi ». A cet égard, « la lutte contre la pauvreté et les exclusions [entre autres] doit être au centre des préoccupations ».
Ainsi, le conseil observe un profond renouvellement de la population en situation de pauvreté, marqué par la baisse de la part des inactifs et des indépendants, d'une part, et la montée de la part des salariés et des chômeurs, d'autre part. A l'heure actuelle, près de 3 millions de personnes (un salarié sur six) occuperaient un emploi à bas salaire (c'est-à-dire payé moins des deux tiers du salaire médian). De plus, ces salariés à bas revenu seraient de plus en plus souvent des « travailleurs pauvres ».
Face à ce phénomène de « pauvreté laborieuse », associé à l'emploi précaire et au temps partiel, le conseil estime que les minima sociaux - qui concerneraient actuellement 6 millions de personnes - doivent faire l'objet d'un « relèvement substantiel » (2), « afin de faire en sorte que nul dans ce pays ne vive en dessous des seuils de pauvreté internationalement reconnus ». Il appelle cependant à la vigilance quant aux effets de seuil, « de nature à peser sur le retour à l'emploi ».
(1) Conjoncture au premier semestre 2000 - Rapport du CES présenté au nom de la section des problèmes économiques généraux et de la conjoncture par Jean-Pierre Chaffin - Disponible sur le site du CES (
(2) Une opinion partagée par le CERC-Association - Voir ce numéro.