Le taux horaire du SMIC augmente de 3,2 %, passant de 40,72 F à 42,02 F le 1er juillet. Martine Aubry a présenté au conseil des ministres du 28 juin le décret entérinant cette hausse, annoncée deux jours auparavant aux partenaires sociaux réunis au sein de la Commission nationale de la négociation collective.
Le relèvement de 3,2 % se limite à la stricte revalorisation légale qui correspond à la hausse des prix hors tabac constatée entre mai 1999 et mai 2000 (+ 1,3 %), à laquelle s'ajoute la moitié de la progression du pouvoir d'achat du salaire horaire de base des ouvriers (SHBO) (+ 1,875 %). En 1999, le gouvernement a en effet exclu d'ici à la fin 2002 tout « coup de pouce » supplémentaire, en raison du passage aux 35 heures. L'importante hausse du SMIC provient ainsi, cette année, de la forte accélération du SHBO, due aux réductions du temps de travail opérées avec compensation salariale.
La hausse du taux horaire porte le SMIC mensuel brut à 7 101,38 F (169 h x 42,02 F) pour les salariés des entreprises de 20 salariés et moins, qui restent assujetties aux 39 heures jusqu'en 2002.
Pour 151,67 heures par mois, correspondant à la nouvelle durée légale du travail, le SMIC mensuel est désormais de 6 373,17 F.
Mais la hausse de 3,2 % ne concerne pas les salariés dont la durée du travail est réduite, qui eux, verront leur salaire progresser deux fois moins. La loi Aubry II a en effet institué à leur profit une garantie de rémunération qui prend la forme d'un complément différentiel de salaire (1). Or, revalorisée en fonction de l'indice des prix à la consommation et de la moitié du pouvoir d'achat mensuel du salaire mensuel de base ouvrier (SMBO), elle n'augmente que de 1,45 % au 1er juillet . Ainsi, pour un salarié au SMIC dont la durée de travail a été ramenée de 39 à 35 heures, la rémunération minimale, qui était de 6 881,68 F depuis le 1er janvier 2000, passe à 6 981,46 F, incluant un complément différentiel de 608,29 F (6 981,46 F - 6 373,17 F).
Enfin, le minimum garanti, utilisé pour le calcul d'avantages en nature ou encore des frais professionnels, augmente de 1,3 %. Il s'établira au 1er juillet à 18,70 F (contre 18,46 F).
Les conséquences de ces augmentations seront détaillées dans un prochain numéro.
(1) La garantie de rémunération concerne les salariés à temps complet déjà en place et ceux recrutés après la RTT s'ils occupent des emplois équivalant à ceux occupés par des bénéficiaires de la garantie. Elle est également accordée, à due proportion et selon certaines conditions, aux salariés à temps partiel déjà dans l'entreprise ou nouvellement embauchés - Voir ASH n° 2159 du 24-03-00.