Stabilisation des titulaires des minima sociaux en 1999

Fin 1999, en France métropolitaine, plus de trois millions de foyers (5,5 millions de personnes) bénéficiaient d'un minimum social, soit un peu moins de 10 % de la population. Après une progression ralentie en 1998 (+ 0,8 %), le nombre des allocataires s'est, selon les premières estimations, stabilisé en 1999, d'après la dernière étude de la direction de la recherche, des études et de l'évaluation statistique (DREES) du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (1). Avec des évolutions différentes selon les prestations :hausse sensible des titulaires de l'allocation d'insertion (+ 19 %), progression ralentie de ceux du revenu minimum d'insertion (RMI) (+ 2,5 %), mais baisse importante au niveau de l'allocation de solidarité spécifique (- 7,5 %) et de l'allocation supplémentaire de vieillesse (- 4,6 %).

Depuis le milieu des années 90, le revenu minimum d'insertion (32 % de l'ensemble des titulaires de minima sociaux, plus d'un million de personnes) a pris la première place parmi les huit prestations de solidarité. Devant l'allocation supplémentaire de vieillesse (23 %, 725 000 personnes), l'allocation aux adultes handicapés (21 %, 671 000 personnes). Viennent ensuite l'allocation de solidarité spécifique (15 %, 470 000 personnes) puis les autres minima (9 % dont près de 5 % au titre de l'allocation de parent isolé).

Globalement, un tiers des allocataires sont âgés de 25 à 39 ans, un autre tiers de 40 à 59 ans et 30 % ont plus de 60 ans. Les jeunes de moins de 25 ans sont peu représentés en raison des conditions d'accès aux prestations, et notamment au RMI. De fait, les trois quarts d'entre eux sont titulaires de l'allocation de parent isolé et de l'allocation aux adultes handicapés. Entre 1994 et 1998, la proportion de foyers allocataires n'a pratiquement pas bougé (11 %). Mais cette stabilité cache un double mouvement : la part des actifs a légèrement augmenté alors que celle des plus âgés a diminué. La situation des retraités s'est en effet nettement améliorée et leur niveau de vie a rejoint, voire dépassé, celui des actifs au milieu des années 90.