Avec la RTT, quelle identité pour l'éducateur d'internat ?

Quelles répercussions de l'application des 35 heures sur l'identité de l'éducateur d'internat ?s'interrogent les cadres de l'Association varoise pour la réadaptation sociale (AVRS) (1), dans un courrier adressé aux ASH. En effet, le rôle de celui qui était auparavant « l'acteur privilégié des levers, des déjeuners, des veilles de nuit, d'activités du mercredi, des temps de vie de l'usager... » s'est « considérablement élargi », notamment au sein des petites unités. « Tout comme ses collègues en milieu ouvert, considérant l'enfant, l'adolescent, dans sa globalité et dans une démarche systémique, l'éducateur d'internat [...] est devenu l'interlocuteur, le partenaire, l'intervenant social auprès et autour de l'enfant  », amené à rencontrer les partenaires, les familles, les enseignants, à se rendre aux commissions de l'aide sociale à l'enfance, chez le juge... Dans ce contexte global, la mise en œuvre de la réduction du temps de travail (RTT) ne va pas de soi. «  Que vont recouvrir les termes de pédagogie institutionnelle, de projet individualisé, d'éducateur référent, etc. ? L'usager pourra-t-il mettre en suspens sa détresse durant les 20 minutes de pause réglementaire ? Le magistrat saura-t-il adresser ses convocations en dehors du jour et demi consécutif de repos de l'éducateur plus particulièrement concerné par la situation ? », ironisent les cadres de l'AVRS. Lesquels rejoignent les préoccupations, relayées par notre hebdomadaire, de l'Association des directeurs d'établissements et services sociaux du Puy-de-Dôme (2) et du vice-président de l'Uriopss Bretagne, Daniel Hardy (3), sur les conséquences de la RTT dans les établissements sociaux et médico-sociaux sur les usagers les plus fragiles.