Dans son étude sur « l'emploi des immigrés en 1999 » (1), l'INSEE met en lumière une plus grande précarité des étrangers par rapport à la population globale.
En 1999, on comptait 2,1 millions d'actifs immigrés, soit 8,1 % de la population active. Ils occupent en majorité des emplois non qualifiés d'ouvriers (44 % des immigrés appartiennent à cette catégorie contre 26 % des actifs en général) et d´employés. Du fait que la plupart d'entre eux (71 %) conservent leur nationalité d´origine, ils ne peuvent accéder aux emplois publics, et sont donc à 78 % des salariés du privé. Trois secteurs économiques recourent principalement au recrutement d'étrangers : la construction (17,4 %d'hommes immigrés), l'industrie automobile (12,8 %) et les activités immobilières (essentiellement le nettoyage : 19,2 % de femmes immigrées). Par ailleurs, cette population occupe un peu plus souvent que les autres actifs des emplois temporaires et à temps partiel.
Tous ces facteurs conjugués expliquent des revenus plus faibles que la moyenne : « Le salaire moyen des hommes immigrés à temps plein représente 89,9 % du salaire de l'ensemble des hommes à temps complet ; pour les femmes, cette proportion est de 87,3 % », indique l'enquête. C'est aussi parce que les catégories ouvriers et employés sont les plus touchées par la précarité de l'emploi que le taux de chômage des immigrés est plus élevé : 19,7 % pour les hommes et 23,1 % pour les femmes (soit un écart de 9,5 points avec les taux des deux sexes en général). Il est plus fort également parmi les natifs d'Afrique et de Turquie et ceux qui ont gardé leur nationalité d'origine. Les immigrés profitent toutefois de la reprise de l'activité, puisque leur taux et leur ancienneté moyenne de chômage ont baissé en 1999, conclut l'étude.
(1) « L'emploi des immigrés » - INSEE Première n° 717 - Mai 2000 - Disp. à l'INSEE : 18, boulevard Adolphe-Pinard - 75675 Paris cedex 14 - Tél. 01 41 17 50 50 - 15 F (2,29 euros).