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23 000 étudiants sont en situation de pauvreté

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23 000 étudiants se trouvent en état de pauvreté chronique et 70 000 sont contraints de travailler pour financer leurs études, selon le rapport de l'Observatoire de la vie étudiante (OVE), intitulé Les étudiants en difficulté, pauvreté et précarité, rendu public le 30 mai (1).

Cette étude avait été commandée en mars dernier par le ministère de l'Education nationale suite à la publication du rapport Dauriac, du nom du directeur du centre régional des œuvres universitaires et scolaires de Créteil. Ce dernier, qui chiffrait à 100 000 le nombre « d'étudiants vivant potentiellement sous le seuil de pauvreté » avait reçu un accueil mitigé parce qu'il ne se fondait « sur aucune étude statistique approfondie » (2).

Le nouveau rapport, rédigé par Claude Grignon, sociologue et président du comité scientifique de l'OVE, est donc plus prudent que celui de Jean-Francis Dauriac. Il commence par préciser qu'il est difficile d'évaluer les revenus des étudiants compte tenu de leur dépendance économique à l'égard de leur famille (frais d'inscription et loyer réglés par les parents). L'OVE a donc décidé de choisir pour indicateur de pauvreté leur demande d'aide sociale exceptionnelle. Selon les enquêtes de l'observatoire réalisées auprès des étudiants en 1994 et 1997, environ 4 % d'entre eux ont sollicité une telle aide. Parmi ces derniers, quel est le nombre de personnes en situation de pauvreté chronique ? En retranchant les étudiants qui disposent d'autres ressources (aide familiale, bourse, vie en couple avec une personne salariée, etc.), l'OVE l'estime à 23 000 (soit 1,3 % de la population inscrite dans l'enseignement supérieur).

Par ailleurs, le rapport Grignon s'intéresse aux personnes contraintes de travailler pour financer leurs études. Parmi celles qui ont une activité, « 40,5 % travaillent occasionnellement, 17,9 % travaillent au moins à mi-temps [...], 15,7%travaillent à plein temps (5,8 % de l'ensemble)  ». Si l'on ne tient compte que des activités qui n'ont aucun rapport avec les études, ce chiffre tombe à 4,3 %, soit environ 70 000 étudiants. L´Observatoire observe enfin que « l'exercice d'une activité rétribuée régulière va de pair avec le déroulement irrégulier des études » et que les étudiants contraints de travailler n'ont pas accès aux études les plus prestigieuses. Mais surtout, « si les étudiants sont rarement très pauvres, c'est parce que les très pauvres deviennent rarement étudiants ».

Notes

(1)  Disp. gratuitement à l'Observatoire de la vie étudiante : 6/8, rue Jean- Calvin - BP 49 - 75222 Paris cedex 05 - Tél. 01 55 43 57 92.

(2)  Voir ASH n° 2154 du 18-02-00.

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