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...Jean Dalichoux, sur les GEIQ

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Le Comité national de coordination et d'évaluation des groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification (CNCE-GEIQ) (1) rendait public hier son bilan pour 1999. L'occasion de faire le point, avec Jean Dalichoux, son secrétaire général, sur ces structures qui permettent à des personnes sans qualification d'alterner séquences de travail au sein d'entreprises diverses et périodes de formation.

Quel poids représentent les groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification (GEIQ) aujourd'hui ?

Leur nombre a connu ces dernières années une croissance constante, qui ne faiblit pas. Nous sommes passés d'une poignée en 1995 à 82 aujourd'hui (2), et de nombreux projets sont en cours. En outre, les branches professionnelles s'intéressant au dispositif se diversifient. La propreté industrielle, les transports, l'hôtellerie, la restauration, etc., rejoignent le secteur du bâtiment et des travaux publics, cependant toujours prédominant, avec 43 % du total. En 1999, au total, 2 251 embauches ont été réalisées, en contrats de qualification, initiative-emploi ou d'orientation essentiellement. Les deux tiers concernent des jeunes, sans qualification pour la plupart. De façon marginale, toutefois, sont embauchés des jeunes de niveau V, à la qualification obsolète ou qui n'ont jamais connu de réelle mise au travail. Les adultes recrutés, quant à eux, sont principalement des chômeurs de longue durée et des allocataires du revenu minimum d'insertion.

Quel accompagnement social ces groupements d'employeurs proposent-ils ?

Les GEIQ reposent sur un double tutorat : l'un en entreprise, et l'autre en interne assuré par leurs coordonnateurs. Ceux-ci s'occupent des difficultés périphériques au contrat de travail, de façon à ce que l'entreprise utilisatrice se concentre sur sa mission première, l'emploi. Ils interviennent surtout sur deux aspects. L'aide à la mobilité, sous la forme de prêt ou de location de mobylettes, en direct ou en liaison avec des associations locales, ou de concours financiers au permis de conduire. Et l'aide à l'hébergement. Le cas échéant, également, ils orientent vers les commissions de surendettement, les structures adaptées au traitement de la toxicomanie. Ici et là, sont organisées des actions de lutte contre l'illettrisme ou d'acquisition des opérations mathématiques : les jeunes accueillis, en effet, semblent de plus en plus dépourvus des connaissances de base. Historiquement, les coordinateurs étaient des travailleurs sociaux. Il en reste peu. Il s'agit à présent de personnes connaissant bien le monde de l'entreprise, capables de discussions techniques avec les employeurs, et ayant une « fibre sociale ». C'est pourquoi l'accompagnement est rarement complètement traité en interne. Le plus souvent, les coordinateurs s'appuient sur un réseau local de travailleurs sociaux. Il n'en reste pas moins qu'un décret, en décembre, est venu reconnaître leur travail en avalisant le principe du double tutorat pour les contrats de qualification au sein des groupements d'employeurs (3).

Qu'a changé la loi de lutte contre les exclusions pour les GEIQ ?

Elle a élargi, à titre expérimental, le contrat de qualification aux adultes (4). Nous nous sommes largement emparés de cette formule qui dédie un quart du temps à la formation. Alors que dans le cas des contrats initiative-emploi, par exemple, il faut négocier chaque fois un avenant formation, facultatif, avec l'agence locale pour l'emploi, qui n'a pas forcément de fonds. Ce contrat de qualification adulte apparaît adapté aux 26-35 ans, qui le considère comme une dernière chance d'acquérir une formation. Pour les plus âgés, en revanche, l'important est d'avoir un travail et la durée de formation est difficile à supporter. Peut-être faudrait-il envisager, s'il était pérennisé, des temps de formation différenciés... Mis à part cet aspect, la loi n'a pas changé grand-chose pour nous, puisqu'elle nous a ignorés. Les GEIQ ne reçoivent toujours pas d'aide pérenne pour l'accompagnement social qu'ils réalisent. Il nous semble pourtant que notre travail et nos résultats (55 % de sorties vers l'emploi) mériteraient un meilleur traitement.

Propos recueillis par Céline Gargoly

Notes

(1)  CNCE-GEIQ : 5, rue d'Alsace - 75010 Paris - Tél. 01 46 07 33 33.

(2)  Regroupant 36 entreprises adhérentes en moyenne.

(3)  Voir ASH n° 2147 bis du 31-12-99.

(4)  Voir ASH n° 2164 du 28-04-00.

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