A un mois de la conférence de la famille, Ségolène Royal a exposé, le 11 mai, les chantiers prioritaires du ministère délégué à la famille et à l'enfance. Sachant que la plupart des annonces concrètes sur la politique familiale du gouvernement sont renvoyées au 15 juin. Dans un contexte de croissance économique, l'objectif affiché est « d'aider les familles à être bonnes » et « d'épauler plus fortement celles en situation de précarité ou en souffrance ».
Pour une parité parentale
Défendant l'idée d'une « parité parentale », Ségolène Royal entend, en premier lieu, promouvoir un exercice conjoint par les parents de leur responsabilité parentale. A ce titre, elle compte renforcer la médiation et participer au projet de réforme du droit de la famille, en cours d'élaboration au ministère de la Justice (1).
L'accueil des tout-petits
La politique familiale et de l'enfance « doit répondre aux difficultés rencontrées par les parents pour concilier vie familiale et vie professionnelle ». La ministre veut, ainsi, développer et multiplier les modes de prise en charge des jeunes enfants. Un décret sur l'accueil de ceux de moins de six ans va être prochainement soumis à la caisse nationale des allocations familiales, a-t-elle précisé. S'agissant plus spécifiquement des enfants de 2 ans, Ségolène Royal se déclare convaincue qu'il existe un « espace pour inventer de nouveaux modes de garde ». Les inspections générales des affaires sociales et de l'éducation nationale sont, à ce sujet, chargées de dresser un bilan des expériences de classes passerelles. Par ailleurs, la ministre déléguée à la famille et à l'enfance tient à développer la politique des quartiers, des adultes-relais et des groupes de femmes, en lien avec la politique de la ville menée par Claude Bartolone.
L'exclusion des familles
Renforcer les relations des familles avec l'école constitue la troisième priorité définie par Ségolène Royal. Il s'agit, en particulier, d'articuler les relations entre l'école et les parents en difficulté, en liaison avec les réseaux d'aide existants. En outre, un appel à projet va être lancé, « de façon imminente », dans le domaine de l'accompagnement scolaire. Quant à la place des jeunes adultes dans leur famille, l'un des thèmes retenus pour la prochaine conférence de la famille, le ministère est confronté à une alternative : faut-il accroître les moyens financiers des parents ou aider directement les jeunes à acquérir leur autonomie ?
La question de la pauvreté des familles est un autre sujet de préoccupation. Outre le problème de l'illettrisme des parents, Ségolène Royal veut s'atteler, en concertation avec Marylise Lebranchu, secrétaire d'Etat aux PME, au commerce et à l'artisanat, à l'endettement des familles.
La lutte contre la maltraitance
La bientraitance des enfants et des adolescents figure également au nombre des dossiers prioritaires. Dans le cadre de la lutte contre les violences familiales, la ministre souhaite renforcer les réseaux d'écoute et d'appui des parents maltraitants et maltraités. Un bilan des 200 centres de conseil familial et conjugal existants actuellement va être commandé à l'inspection générale des affaires sociales. Laquelle doit remettre prochainement son rapport sur l'aide sociale à l'enfance (ASE). D'ores et déjà, elle considère que l'ASE « a besoin d'un cadrage national et de méthodes de travail ».
Enfin, le dernier chantier évoqué a été celui des prestations familiales. Se gardant de dévoiler les mesures que devrait annoncer le Premier ministre lors de la prochaine conférence de la famille, Ségolène Royal a souligné que sa démarche répond à un souci de simplification, de justice sociale et de libre choix des familles.
(1) Voir ASH n° 2166 du 12-05-00.