Alors que les auditions se poursuivent dans le cadre du groupe de travail mis en place par la direction de l'action sociale sur la réforme de la formation des assistants de service social, l'Organisation nationale des formations au travail social (ONFTS) (1) publie un document reprenant l'ensemble de ses propositions (2).
Outre une analyse des conséquences des mutations intervenues dans le champ du travail social sur l'exercice professionnel, qui a fait déjà fait l'objet d'une première diffusion (3), l'étude formule des pistes concrètes pour aménager la formation. Elle insiste notamment sur « la démarche généraliste » nécessaire pour répondre à la multiplicité des situations professionnelles. Et suggère ainsi de renforcer les modalités d'acquisition de l'approche globale, du travail en partenariat, d'entraînement au rôle de médiation et d'interface. Le rapport propose également des ouvertures de la formation en termes de savoir-faire de la communication, d'accès au multimédia, d'apprentissage d'une langue étrangère.
Attaché au maintien de la rédaction d'un mémoire comme épreuve du diplôme d'Etat, l'ONFTS se prononce pour une durée des études fixée à quatre ans - et non plus trois ans -prenant exemple sur l'Allemagne et l'Espagne et rejoignant sur ce point les positions de l'Association nationale des assistants de service social. Cet allongement permettrait en particulier de répondre aux critiques des étudiants, voire des employeurs, qui se plaignent du saupoudrage des enseignements et de la difficulté d'acquérir, dans le cadre de la durée actuelle des études, les compétences nécessaires. Néanmoins, restant ouvert à la discussion, le rapport examine également l'hypothèse du maintien de trois années de formation, même si celle-ci « montre d'elle- même ses limites ».
Très complet, puisque sont abordées également les questions de la validation des acquis antérieurs à l'entrée en école et de la transversalité des formations au travail social, ce document prend appui sur une idée centrale : « C'est dans le rapport aux bénéficiaires de l'action sociale que se situe la force de l'engagement des professionnels. » Et c'est l'inter- action entre le professionnel, l'usager et les institutions qui permet la restauration des liens sociaux. Ce qui implique, selon l'ONFTS, que la formation puisse apporter des outils, des savoirs juridiques et législatifs, mais aussi des connaissances permettant la compréhension des fonctionnements humains et sociaux.
(1) L'ONFTS existe toujours juridiquement malgré la création de l'Association des organismes de formation et de recherche en travail social.
(2) Former les assistants sociaux au XXIe siècle - 0NFTS : 1, cité Bergère - 75009 Paris - Tél. 01 53 34 14 71 - 98 F.
(3) Voir ASH n° 2132 du 10-09-99.