« Une réponse a minima. » C'est ainsi que l'association Défense des enfants International-France (DEI-France) (1), présidée par Jean- Pierre Rosenczveig, qualifie la nomination, le 3 mai, en conseil des ministres, d'un « défenseur des enfants » (2). L'organisation, en effet, regrette que cette nouvelle fonction, instituée par la loi du 6 mars 2000 (3), se situe « en retrait » par rapport aux projets initiaux de « médiateur des enfants ». Premier grief de DEI-France, les pouvoirs du défenseur des enfants se trouvent « singulièrement limités du fait du compromis passé avec le médiateur de la République, inquiet d'être concurrencé par cette nouvelle institution ». De fait, le défenseur devra soumettre au médiateur tous les cas mettant en cause une administration. En outre, il pâtit de l' « absence de moyens financiers (aucun budget n'est prévu pour 2000), matériels et humains », qui le place « sous la dépendance totale de l'administration ». Enfin, l'association déplore l' « assimilation d'entrée de jeu du défenseur des enfants au seul débat sur la maltraitance et la pédophilie », qu'elle juge « singulièrement réductrice » par rapport aux difficultés que rencontrent « nombre des 17 millions d'enfants de France » : failles du droit à l'éducation pour tous, à l'accès aux soins et à un logement décent, aux loisirs et à la culture... DEI-France, au final, « craint qu'on ne se donne ainsi bonne conscience en évitant les vraies problématiques sociales qui sous-tendent la question de l'enfance en France », et qu'en réalité, « cette institution n'ait d'autorité autonome que le titre ».
(1) DEI-France : 30, rue Coquillière - 75001 Paris - Tél. 06 85 84 94 54.
(2) Voir ce numéro.
(3) Voir ASH n° 2155 du 25-02-00.