Recevoir la newsletter

Avenant cadres : l'impasse

Article réservé aux abonnés

« Déception totale. » Lâché, le 2 mai, par Jean- Marie Durand, responsable national de la coordination nationale avenant 265 (1), à l'issue de son entrevue au ministère de l'Emploi et de la Solidarité, avec Bernard Garro, sous-directeur à la direction de l'action sociale (DAS), et Emmanuelle Mengual, directrice adjointe du cabinet de Dominique Gillot (2), le mot est faible pour exprimer la colère de la délégation devant l'incapacité de l'autorité de tutelle à défendre ses revendications auprès de Bercy. Et surtout le sentiment de « tourner en rond  » face à des interlocuteurs qui cherchent à gagner du temps. «  Le discours est en tout point identique à celui que nous avait tenu, en janvier, Pierre Gauthier selon lequel le chiffrage du coût de l'avenant serait trop incertain  », s'irrite Jean- Marie Durand (3). Le ton serait même, d'après lui, plutôt au durcissement puisque l'hypothèse d'une possible renégociation de l'avenant cadres aurait été évoquée. Ce qui serait un retour à la case départ. D'autant que cet accord a lui-même été conclu après que l'avenant 260 du 6 mai 1997 (qui visait aussi le reclassement des cadres) a été également refusé à l'agrément ministériel.

« Dans ces conditions, il est clair que nos actions vont se durcir  », tempête Jean-Marie Durand qui ne compte plus les messages de colère des cadres qui parviennent à son bureau. Ce vendredi 5 mai, il devrait réunir les responsables des coordinations régionales pour faire le point sur la suite à donner au mouvement. Mais d'ores et déjà la coordination appelle à une manifestation, le 15 mai à Lille, avec le Syndicat national des cadres du secteur sanitaire et social (4). Elle envisage aussi des actions plus ponctuelles, comme une mobilisation, le 2 juin à Paris, lors de l'assemblée générale de l'Unapei.

  « Situation ubuesque. Impasse. On touche du doigt la schizophrénie du secteur », s'insurge Bernard Koelsch, responsable de la communication de la coordination, fustigeant l'impossibilité pour les employeurs d'exercer leurs responsabilités face à la surdité des politiques. Ce que relève la coordination, dans le courrier qu'elle a adressé les 25,26 et 27 avril aux responsables des quotidiens Le Monde, Libération, Le Figaro, à la suite de la publication dans leurs colonnes de la lettre de la Fédération des syndicats nationaux d'employeurs. Elle leur fait part notamment de son «  amertume » de voir ces syndicats «  réduits à se payer un encart publicitaire pour interpeller la ministre et soutenir leurs cadres ». Le silence des pouvoirs publics rejoignant en cela celui de la presse en général sur les cadres «  d'établissements et services qui prennent en charge pourtant 90 % des handicapés, des inadaptés et des exclus  », écrit encore la coordination. «  Au-delà d'une crise qui pourrait apparaître comme passagère, cette situation se pérennise depuis dix ans et met en lumière les contradictions aujourd'hui insoutenables entre le monde associatif et l'Etat  », conclut-elle. Des contradictions aggravées encore par les stratégies divergentes des associations. En effet, si l'Unapei et l'Unasea soutiennent la démarche des syndicats d'employeurs, l'Uniopss reste pour le moins extrêmement silencieuse.  I.S.

Notes

(1)  Coordination nationale avenant 265 : Jean- Marie Durand : 8, rue Charles-Léandre - BP 6001 - 14061 Caen cedex - Tél . 02 31 86 10 50.

(2)  Voir ASH n° 2164 du 28-04-00.

(3)  Voir également les propos de J.-M. Durand sur le site Internet des ASH, rubrique interview.

(4)  Lequel devait également manifester le 4 mai à Cintegabelle.

LE SOCIAL EN ACTION

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur