Parce qu'elles sont « trop visiblement mortelles », nous isolons les personnes âgées du monde des vivants. Nous rendons ainsi la fin de vie plus difficile à ceux qui s'en vont - comme à ceux qui restent. La vieillesse « se déroule dans la tristesse et l'abandon, sur fond de suicide ou de dépendance », constate le dernier numéro de la revue Gérontologie et société (1).
Mais l'analyse de la perte de sens du vieillissement dans nos sociétés s´accompagne de multiples plaidoyers pour la sollicitude et notre devoir de non-abandon à l'égard des personnes âgées : comment leur restituer ce sentiment d'appartenance à la communauté humaine ? Quelle attention accorder au « temps final » ? Ne faut-il pas réapprendre à laisser la parole aux malades âgés, et ne plus décider à leur place « pour leur bien » ? Comment vivre avec celui qui meurt ? Une question qui concerne également les soignants en gériatrie, qu'il faut soutenir dans leurs deuils.
Gérontologues, sociologues, psychiatres et autres intervenants d'horizons très divers s'interrogent avec finesse et profondeur sur notre rapport à la mort. Et font de cette revue un outil très riche et stimulant pour la réflexion.
(1) « La fin de vie » - Gérontologie et société n° 90 - Disp. à la Fondation nationale de gérontologie : 49, rue Mirabeau - 75016 Paris - Tél. 01 55 74 67 00 - 150 F.