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L'INSEE dresse le portrait des détenus hommes

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C'est une première  : l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) n'avait jamais mené d'enquête en milieu carcéral. En 1999, cependant, il a été décidé d'inclure les détenus hommes - qui représentent 49 000 des 51 000 personnes emprisonnées en France - dans l' « Etude de l'histoire familiale », vaste enquête démographique associée au recensement.

Des détenus jeunes et défavorisés

De ce portrait, sans surprise, de la population carcérale, ressort en premier lieu sa jeunesse :près de la moitié des hommes détenus ont moins de 30 ans, un sur dix a moins de 21 ans. Même si l'âge moyen a augmenté depuis les années 70, passant de 27 ans et demi à presque 32 ans, en raison, notamment, des lois de 1985,1987 et 1989, qui ont limité les détentions de mineurs. Autre constat, les milieux défavorisés sont surreprésentés.

Les détenus (1), en général, ont fait des études courtes  : plus du quart d'entre eux ont été déscolarisés avant 16 ans, les trois quarts avant 18 ans. La moitié est, ou a été, ouvrier, contre un homme sur trois dans l'ensemble de la population. Le lieu de naissance influe également sur le risque d'être incarcéré : les hommes nés à l'étranger sont presque deux fois plus nombreux en prison que dans l'ensemble de la population (24 % contre 13 %). Ceux originaires d'Europe orientale, de Roumanie et d'ex-Yougoslavie particulièrement, sont les plus exposés, devant les natifs du Maghreb.

Des liens affectifs et familiaux fragiles

Surtout, les détenus sont caractérisés par un réseau familial et affectif fragile. Souvent issus de familles nombreuses - plus de la moitié ont au moins quatre frères ou sœurs -, ils entretiennent des liens ténus avec leurs parents, ayant souvent quitté très jeunes le domicile familial. Un sur sept est parti avant 15 ans, la moitié avant 19 ans, alors que pour l'ensemble des hommes, le départ est en moyenne de trois ans plus tardif.

En outre, moins de la moitié déclarent vivre en couple. De nombreux liens sentimentaux, il est vrai, ne résistent pas à l'incarcération. Environ 11 % des hommes qui avaient un conjoint ont vu leur union se terminer au cours du premier mois de détention, 20 %des liaisons sont rompues durant la première année.

Enfin, l'INSEE analyse la situation des détenus au regard de la formation en prison. Au moment de l'enquête, en février 1999, un sur cinq suivait une formation, qualifiante, scolaire ou technique. Les formations qualifiantes sont surtout le fait des détenus incarcérés depuis plus d'un an, âgés de 35 à 50 ans, cadres ou intermédiaires, ayant fait des études longues et nés en France. Les formations élémentaires, elles, concernent d'abord les hommes qui ont fait les études les plus courtes, incarcérés depuis 6 à 12 mois, très jeunes ou de plus de 50 ans, nés dans l'Union européenne ou au Maghreb. D'une façon générale, les détenus les mieux dotés socialement suivent plus souvent une formation.

Notes

(1)   « L'histoire familiale des hommes détenus » - INSEE Première n° 706 - Avril 2000 - 15 F.

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