Les inspecteurs des affaires sanitaires et sociales (IASS) souhaitent davantage de reconnaissance et de moyens, et l'ont fait savoir à la ministre de l'Emploi et de la Solidarité par une lettre ouverte, datée du 14 avril, de leur association (1).
L' « ambitieuse réforme » de la prestation spécifique dépendance (PSD) annoncée par le Premier ministre (2), mettent-ils en garde, « ne pourra être effective sans un renforcement significatif des moyens » des DDASS et DRASS. Un renforcement qui, lors des précédentes réformes, comme le programme de lutte contre les exclusions, n'a été que « symbolique ». L'association estime à au moins 500 le nombre de postes d'IASS indispensables pour « rendre effective cette réforme dans ses multiples dimensions » : contrôle de légalité, planification des équipements, démarche qualité, prévention de la maltraitance institutionnelle... Ce qui, ajoute la lettre ouverte, « ne dispense pas des rattrapages nécessaires des effectifs d'IASS, compte tenu des nouvelles missions de ces dernières années ». En outre, déplorent les IASS, « aucune revalorisation statutaire n'est venue compenser notre surcroît de travail et l'augmentation de nos missions ». Une situation d'autant plus difficile à supporter pour ces professionnels qu'ils sont chargés d'assurer la montée en charge et le financement des revalorisations statutaires accordées à leurs principaux partenaires, notamment aux directeurs d'hôpitaux.
Les risques du transfert du médico-social aux ARH
Le transfert du secteur médico-social aux agences régionales de l'hospitalisation (ARH), auquel réfléchit le gouvernement (3), constituerait, selon l'association, « une réponse en termes de structure à une question qui relève d'abord du management et de la mise en adéquation des moyens avec les missions ». En outre, il « multipliera les donneurs d'ordre », les préfets restant compétents en matière de contrôle de la légalité, de sécurité et d'ordre public, de lutte contre les maltraitances institutionnelles. Ce qui ne va pas sans risques d' « incohérences » nuisibles à la qualité de la prise en charge des usagers. Sans compter que les ARH risquent d'être rapidement encombrées : « Les 22 000 budgets des établissements sociaux et médico-sociaux devront-ils passer en commission exécutive de l'ARH comme ceux des 1 000 établissements sanitaires ? », s'interrogent les IASS. C'est la raison pour laquelle ils demandent une étude d'impact préalable à ce transfert.
(1) Association des anciens élèves de l'Ecole nationale de la santé publique, filière IASS - ENSP : avenue du Professeur-Léon-Bernard - 35043 Rennes cedex - Tél. 02 99 02 22 00.
(2) Voir ASH n° 2159 du 24-03-00.
(3) Voir ASH n° 2153 du 11-02-00.