Le nombre d'usagers de drogues pris en charge par les centres sanitaires et sociaux a triplé en dix ans, passant de 9 000 en 1987 à 29 000 en 1997. La dernière étude de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques sur le sujet (1), explique cette augmentation par l'accroissement du nombre des toxicomanes, l'amélioration de l'offre de soins et le développement des traitements de substitution.
La répartition des usagers selon le type de drogue reste stable : 76 % recourent aux opiacés, 12 % au cannabis, 4 % aux psychotropes (en légère baisse) et 3 % à la cocaïne et au crack.
Parmi les usagers d'opiacés, deux tiers sont sous traitement de substitution : l'extension de ce type de soins « est sans doute le principal élément explicatif de l'accroissement du nombre de recours au système de santé depuis 1995 », expliquent les auteurs de l'étude. Autre conséquence du traitement à la méthadone, la prévalence déclarée du VIH chez ces consommateurs suivis en centres spécialisés « est comprise entre 16 % et 20 % en 1997, ce qui représente une baisse sensible par rapport à la valeur maximale de 1994 », observe le rapport. A l'inverse, l'infection à l'hépatite C (VHC) augmente et concerne 58 %des usagers pris en charge.
Par ailleurs, le nombre de structures accueillant les usagers de drogue (centres spécialisés, hôpitaux, établissements sociaux) est passé de 760, en 1990, à 1231, en 1997. De même, le travail en réseau et la diversification des traitements se sont développés. Cette amélioration quantitative et qualitative de l'offre de soins a pu « conduire davantage d'usagers à se faire prendre en charge », explique l'enquête.
(1) « Les usagers de drogues illicites pris en charge par le système de soins en novembre 1997 » - Etudes et résultats n° 59 - Avril 2000.