Evoquant le RMI, dont la gestion est confiée aux caisses d'allocations familiales, le chef de l'Etat a estimé qu'il fallait « demander aux bénéficiaires de l'assistance les gestes, les signes et les efforts qui leur ouvriront les voies de la réinsertion ». Et d'ajouter « la pauvreté ne sera bien combattue que le jour où le volet “insertion” entrera complètement dans les faits ».
Revenant sur cette question de l'exclusion, le 7 avril, il a invité le gouvernement à « s'attaquer plus efficacement aux processus d'enferment dans les minima sociaux », lors de l'attribution, en présence de Martine Aubry, du label « Fraternité 2000 » à des initiatives d'associations, de collectivités et d'entreprises en faveur de la solidarité. « L'exclusion ne se réduira pas mécaniquement sous l'effet de l'expansion car elle est aussi sociale, culturelle et même psychologique. » « De nouvelles pratiques s'imposent », telles que le réexamen régulier de la situation des allocataires, la valorisation de leurs efforts, l'accompagnement et le soutien individuels, a affirmé le président de la République. Outre la nécessité d'intervenir au cas par cas, au plus près des lieux de vie (c'est-à-dire les communes, en lien avec les organismes sociaux, le service public pour l'emploi et les associations), il faut, selon lui, faciliter davantage l'exercice d'activités occasionnelles par les allocataires de minima sociaux. En outre, « de nombreuses situations de travail ne permettent pas d'accéder à un revenu suffisant ». Or « les travailleurs situés en bas de l'échelle des salaires ne doivent pas être moins bien traités socialement que les titulaires de minima sociaux », a insisté Jacques Chirac. « A revenu égal, les prestations sociales doivent toujours être les mêmes. » Le retour à l'emploi ne doit donc pas « se traduire par une perte de revenus ou par un affaiblissement des garanties sociales, notamment en ce qui concerne l'allocation de logement, la taxe d'habitation ou l'accès à certains services locaux ».
Le chef de l'Etat a aussi souligné le rôle des associations dans la lutte contre les exclusions et mis l'accent sur la professionnalisation du bénévolat. Dans cet esprit, il a réaffirmé la nécessité d'une adaptation de la loi de 1901 pour « faciliter l'exercice des fonctions associatives et apporter davantage de garanties à ceux qui s'y consacrent ». Par ailleurs, saluant l'engagement de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité de franchir une « nouvelle étape » en matière de prise en charge des personnes âgées, il a indiqué que le moment était également venu « d'aller plus loin » en matière de handicap.