Loger les plus démunis dans le parc privé locatif, c'est possible et cela permet, notamment, de trouver un habitat plus adapté à leurs difficultés. Voilà ce qui ressort d'une enquête, menée au cours de l'année 1998 par la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) auprès de 60 de ses associations, et rendue publique ce mois-ci (1).
Selon la fédération, agir pour le logement des plus démunis dans le privé présente de nombreux avantages : ces familles quittent les « zones urbaines sensibles » pour des quartiers « neutres » ; la taille de leur appartement est plus adéquate ; elles « redeviennent actrices », car elles sont impliquées dans la recherche de leur logement. Par ailleurs, la collaboration entre acteurs du social et de l'immobilier a le mérite de transformer des petits propriétaires en « partenaires du social » et de mobiliser des logements vacants, relève l'enquête.
« Les petits propriétaires ne sont pas les plus difficiles à sensibiliser »
Dans la pratique, les associations sont obligées de recourir au parc privé, car les familles dont elles s'occupent n'ont pu être logées dans le parc social. Le rapport décrit leur lourd travail de repérage des logements (deux tiers des actions) et d'information des propriétaires (huit actions sur dix) sur les aides publiques auxquelles ils peuvent prétendre et sur les besoins des ménages démunis. Les négociations portent sur la remise en état de leur logement, le niveau du loyer et le suivi des locataires après leur emménagement. Sur ce dernier point, l'enquête souligne combien les propriétaires apprécient la garantie de soutien apportée par les associations lorsqu'elles se tiennent le plus longtemps possible auprès des familles -par une aide à l'entretien, un accompagnement social, une médiation en cas de conflit... Enfin, les particuliers sont les plus faciles à convaincre, note la FNARS :50 % des bailleurs contactés par les associations sont des « petits propriétaires », possédant de un à cinq logements.
Cela dit, les obstacles à l'action des associations restent les prix trop élevés des logements et surtout, la difficulté à trouver un financement « global et pérenne » , regrette la FNARS : « La plupart des financements sont le fruit de montages faisant intervenir un nombre important de partenaires » et certaines interventions ne sont pas, ou qu'en partie, prises en charge par le Fonds de solidarité logement (FSL). La fédération espère, malgré tout, « mobiliser davantage les associations sur ces actions innovantes ».
(1) « Accès au logement privé » - Les cahiers de la FNARS n° 07 - Février 2000 - Disp. à la FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. 01 48 01 82 00 - 50 F.