Le secteur de l'animation doit « s'interroger sur son adaptation aux attentes des enfants, des familles dans le monde d'aujourd'hui, mais aussi sur sa capacité à répondre aux besoins de ceux qu'il emploie ». Telle est la conclusion du rapport du député des Ardennes, Philippe Vuilque (PS), sur les métiers de l'animation, présenté, le 30 mars, devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale (1).
Le manque de lisibilité des diplômes
Le parlementaire critique, d'une part, le manque de lisibilité des diplômes de l'animation, secteur qui relève d'une compétence partagée entre plusieurs ministères et, d'autre part, leur non-homologation par les universités. C'est ainsi, par exemple, que le diplôme d'Etat aux fonctions d'animation ne permet pas d'accéder aux instituts universitaires de formation des maîtres. Par ailleurs, le rapporteur juge « inadmissible que, trop souvent, les frais de cette formation soient supportés par les jeunes eux-mêmes ou par leurs familles ».
En outre, évoquant une possible réforme des rythmes scolaires, le député soulève le problème de l'articulation entre les activités d'animation et l'école et appelle à une redéfinition du contenu des activités des centres de loisirs.
Clarifier le statut du JAVOS
Philippe Vuilque se penche sur les difficultés liées à l'application de l'annexe II à la convention collective de l'animation. Signée en décembre 1996, elle s'adresse au personnel pédagogique employé occasionnellement dans les centres de vacances et de loisirs, pour y exercer des emplois d'animation ou de loisirs. Celui-ci se voit appliquer des modalités de rémunération spécifiques, dérogatoires au droit commun, en contradiction avec la législation sur la réduction du temps de travail. Le député considère que les partenaires sociaux doivent renégocier cette annexe.
De plus, il estime souhaitable de mieux définir le projet de création d'un statut de jeune animateur volontaire stagiaire (JAVOS), actuellement en cours de négociation aux ministères de la Jeunesse et des Sports et de l'Emploi et de la Solidarité. Selon le rapport, ce statut concernera uniquement les stagiaires des centres de loisirs et des centres de vacances. A l'unanimité, les associations du secteur critiquent sa possible limitation d'accès aux seuls jeunes de moins de 25 ans. Le député des Ardennes se déclare donc favorable à l'extension du statut JAVOS à toutes les personnes, « quel que soit leur âge, qui pratiquent occasionnellement des activités pédagogiques d'animation sans finalité professionnelle, mais dans le cadre d'une démarche citoyenne ».
(1) Rapport d'information sur les métiers de l'animation - Disponible sur Internet : http://