« Les agents recrutés sur des statuts précaires [...] ne doivent plus être les laissés-pour-compte de la fonction publique [...]. Il serait inacceptable que l'Etat employeur se désintéresse de leurs conditions concrètes d'insertion. » La réduction de l'emploi précaire, qui doit prochainement faire l'objet d'une concertation entre le gouvernement et les organisations syndicales (1), est l'une des 22 propositions du rapport intitulé Fonctions publiques : enjeux et stratégie pour le renouvellement, que le Commissariat général du Plan devait présenter le 23 mars.
Les emplois aidés « aboutissent souvent à créer de fait des emplois permanents », observe le document. « Surtout, pour un grand nombre de jeunes, faute de qualification pendant leur séjour dans l'administration, [ils] se révèlent peu insérants. » Pour preuve, selon le Plan, ces enquêtes qui montrent que la moitié des personnes se retrouvent à la recherche d'un travail un an après la fin de leur contrat emploi-solidarité (CES) ou emploi consolidé. En outre, le rapport dénonce la « grande désinvolture et certains abus dans les conditions d'emploi » qui ont caractérisé la gestion des CES.
Pour limiter l'importance de l'emploi précaire, le Commissariat général du Plan suggère plusieurs pistes. Il préconise, en particulier, des mesures de nature « à rouvrir la fonction publique de l'Etat aux personnes les moins qualifiées » :organisation de concours adaptés minorant l'afflux de candidats surdiplômés, recrutement sur simple examen professionnel et non sur concours... Par ailleurs, il souhaite imposer « des obligations strictes » aux employeurs « en termes d'insertion pour les personnes recrutées sous emplois aidés » (préparation à un concours, mais aussi formation continue générale pour favoriser leur employabilité dans le secteur privé).
Plus généralement, au-delà de la seule question de l'emploi précaire, l'étude propose de « programmer, quantitativement et qualitativement, les recrutements par ministère sur la base d'objectifs et de missions préalablement définis ». Les auteurs du rapport plaident aussi pour la mise en place d'un système de contrôle de gestion auprès du Premier ministre et dans l'ensemble des ministères, au niveau central comme à l'échelon déconcentré.
(1) Voir ASH n° 2156 du 3-03-00.