« Les femmes aveugles sont toujours confrontées à ce double handicap : la cécité et les préjugés contre les femmes. L'isolement de celles qui restent trop souvent confinées dans leur milieu familial protecteur, explique en grande partie leur accès restreint à l'éducation, à la réadaptation, à l'emploi et aux soins », explique Christine Mirabel- Sarron, médecin psychiatre, responsable de la commission des femmes déficientes visuelles de la Fédération des aveugles et handicapés visuels de France (1). Lors du colloque qu'elle organisait le 18 mars, cette dernière a rendu public un livre blanc sur la situation de ces personnes, réalisé à la demande du secrétariat d'Etat aux droits des femmes et à la formation professionnelle. L'entourage familial et les discours médicaux tendent à faire renoncer les femmes à leur désir d'enfant, même s'il est avéré qu'il n'y a aucun risque de transmission génétique du handicap, indique ce document. Et quand elles passent outre à ces avis, elles doivent encore affronter les réticences des services médico-sociaux à les informer et les accompagner. Par ailleurs, les femmes déficientes visuelles trouvent deux fois moins d'emplois que les hommes mal-voyants en France, affirme la fédération, malgré l'absence de statistiques sur ce handicap, « fondu » avec les autres. En France, une seule PMI prend en charge les femmes non-voyantes enceintes ou ayant un désir d'enfant, à l'Institut de puériculture de Paris.
(1) Fédération des aveugles et handicapés visuels de France : 58, av. Bosquet - 75007 Paris - Tél. 01 44 42 91 91.