Incontestablement, les annonces de Lionel Jospin, qui se prononçait sur la dépendance pour la première fois (1), constituent « un signe politique fort ». Alors que le gouvernement était resté bloqué pendant trois ans sur ce dossier, demeurant sourd aux revendications du secteur, elles traduisent une inflexion notable.
L'Association des directeurs d'établissements d'hébergement pour personnes âgées (Adehpa) considère ainsi comme « une avancée très significative » le fait que le Premier ministre ait reconnu « l'échec » de la PSD et ait annoncé une « vaste réforme » afin de sortir d'une logique d'assistance. De même, Patrick Kanner, président de l'UNCCAS, se félicite que soit affirmée la nécessité d'une prestation égalitaire « où les usagers ne soient pas pris en otage ». Rejoignant en cela l'UNAF. Bien sûr, le Premier ministre n'a pas parlé de cinquième risque comme le réclamaient les associations. Néanmoins, soulignent certaines d'entre elles, il a ouvert une porte en affirmant que l'Etat est « prêt à prendre sa part » aux côtés des départements et des caisses de sécurité sociale. « Les conditions d'un dialogue constructif sont posées », estime, optimiste, Patrick Kanner, en accord sur ce point avec l'Adehpa. Cette ouverture pourtant ne convainc pas Alain Villez, conseiller technique à l'Uniopss, pour lequel un système de multifinancement de la dépendance « n'est de toute façon pas viable ». Et ne permettra guère de sortir « d'une logique assistantielle ».
L'autre motif de satisfaction concerne « l'effort financier important » annoncé pour développer les services de soins infirmiers à domicile et mettre en place un plan de médicalisation sur cinq ans des établissements. Très attendu, ce plan constituait un des préalables à la mise en place de la réforme de la tarification, se réjouit l'Adehpa, qui indique rester néanmoins attentive sur le niveau des moyens supplémentaires qui seront attribués. Vigilance également à la Fédération hospitalière de France où l'on s'interroge sur la réalité des financements : s'agira-t-il de crédits nouveaux ou de simples redéploiements ?
(1) Voir ce numéro.