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Unedic : les chômeurs pour une alternative au paritarisme

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Les collectifs de défense des chômeurs AC !, le MNCP et APEIS (1) organisent aujourd'hui une journée nationale d'action, sous forme de rassemblements devant les Assedic, les ANPE, les caisses d'allocations familiales, pour réclamer « une refonte totale de l'indemnisation du chômage et des minima sociaux  ». Ce mouvement - dont le mot d'ordre commun est « Faites du bruit, ils vont nous entendre » - coïncide avec la première réunion, ce jour même, du groupe de travail patronat-syndicats sur l'assurance chômage, la lutte contre la précarité et l'insertion des jeunes, qui se tient dans le cadre de la « refondation sociale » voulue par le MEDEF (2).

Cette journée constitue le point de départ d'une vaste campagne de mobilisation, qui devrait culminer le 27 mai avec une manifestation nationale. Pendant les prochaines semaines, les trois organisations entendent mettre en place une « consultation-référendum » auprès des chômeurs et précaires et des salariés et solliciter pour cela les travailleurs sociaux, les intervenants des maisons de quartiers, etc. Le texte soumis à la consultation demandera, notamment, l'indemnisation de toutes les formes de chômage, y compris celui des jeunes, ainsi que la garantie d'un revenu convenable. « Le SMIC, qui est considéré comme le salaire minimum pour vivre, doit également être la référence pour les chômeurs », soulignent les trois associations. Autre axe de revendication, l'unification des systèmes d'indemnisation : allocation spécifique de solidarité, aide unique dégressive et la plupart des minima sociaux, « qui sont de fait en grande partie des allocations chômage ».

Pour une « charte de service public »

En outre, AC !, l'APEIS et le MNCP remettent en question la gestion de l'Unedic dans sa configuration actuelle. Les chômeurs et précaires doivent être présents dans les instances de décisions, « les organisations syndicales ne pouvant prétendre à elles seules les représenter ». Et le fonctionnement des Assedic doit être plus transparent. Plus fondamentalement, ils estiment que le paritarisme « a fait la preuve qu'il ne défendait pas les droits des chômeurs » et proposent « de construire une alternative à ce système au lieu de supplier le patronat de ne pas s'en aller ». Cette alternative consisterait en l'établissement d' « une charte de service public, pour une démocratie sociale renouvelée ». Elle organiserait la coopération de tous ceux qui concourraient à un revenu garanti (Etat, ANPE, Unedic, CAF, etc.), ainsi que la convergence des financements. Ce projet s'inscrit également contre la vision du MEDEF, qui « vise à faire de l'assurance chômage un régime d'assurance strict, déconnecté de la reconnaissance du statut de demandeur d'emploi donné par la puissance publique » et à instaurer « une sorte de garantie minimale assurée par l'Etat et un régime d'assurance variable en fonction des risques et des profils », dénoncent les organisations de chômeurs. Le 27 mars, celles-ci convieront les associations concernées par la précarité, les syndicats et les partis politiques, afin de débattre de ces propositions et d'aboutir à une mobilisation la plus large possible. Reste que Martine Aubry n'est pas prête à sortir de son rôle d' « arbitre » par rapport aux partenaires sociaux, comme elle l'a rappelé, le 14 mars, devant le conseil économique et social (3).

Notes

(1)  Contact : AC ! : 42, rue d'Avron - 75020 Paris - Tél. 01 43 73 36 57.

(2)  Voir ASH n° 2150 du 21-01-00.

(3)  Voir ce numéro page 7.

LE SOCIAL EN ACTION

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