« Peut-on parler de droit au transport aussi longtemps qu'une partie des personnes les plus en difficulté, notamment les jeunes sans ressources ou les personnes sans domicile, se trouveront dans l'impossibilité économique d'user des transports urbains ? La loi de solidarité et de renouvellement urbains serait incomplète si elle négligeait cet aspect de la politique des déplacements », estime l'association La raison du plus faible (1), qui dénonce depuis longtemps l'injustice et l'inégalité des tarifs sociaux pratiqués par les sociétés de transports. C'est pourquoi elle demande au Parlement d'introduire dans le projet, présenté le 2 février en conseil des ministres etqui doit être discuté à partir du 8 mars (2), une réduction tarifaire de 75 % pour les plus pauvres, dans les conditions de ressources retenues pour la couverture maladie universelle. Une réduction qu'il conviendrait d'imposer, selon elle, au moins là où le « versement transport », contribution des employeurs de plus de neuf salariés destinée au financement des transports en commun, est mis en œuvre. « Il serait juste en effet que l'effort demandé aux entreprises pour les déplacements de leurs salariés s'accompagne d'un effort de la collectivité pour ceux des plus démunis », souligne La raison du plus faible.
(1) La raison du plus faible : 11, av. Beaucour - 75008 Paris - Tél. 01 39 53 08 38.
(2) Voir ASH n° 2152 du 4-02-00.