Fermeture de lits et de structures, « amputation » de personnel, non prise en compte des spécificités de l'épidémiologie psychiatrique parisienne :l'intersyndicale des psychiatres publics de Paris (1) s'est élevée, le 17 février, contre l' « étranglement budgétaire », devenu « insupportable » et à l'origine d'une « crise très grave ». Preuve que le mécontentement s'amplifie parmi le personnel, qui tire depuis longtemps la sonnette d'alarme (2) : la « mobilisation forte » des praticiens hospitaliers en psychiatrie, très nombreux à avoir défilé aux côtés des autres hospitaliers lors des dernières manifestations de décembre, janvier et février, à Paris. « Nous ne sommes pas contre les restructurations, la fermeture des grosses structures psychiatriques, le mouvement de désaliénation », précise l'intersyndicale, qui dénonce, plutôt, une fermeture de lits « sans mesure d'accompagnement digne de ce nom ». « Cela donne la désinstitutionnalisation et la création d'une nouvelle population d'exclus, quand on ne surneuroleptise pas les malades chez eux ou dans la rue dans des conditions d'indignité absolue », explique le Dr Norbert Skurnik, membre de l'intersyndicale.
Autre problème : la non prise en compte des particularités de la psychiatrie publique parisienne - dont les patients « possèd (ent) un certain nombre de critères de grande morbidité, voire de surmorbidité » - dans le calcul des taux de résidents par secteur psychiatrique. Lesquels déterminent la répartition des moyens. « Peut-on comparer Ménilmontant, la Goutte d'Or, le quartier latin, Montparnasse aux Vosges ou à la Brie ? », interroge l'intersyndicale, insistant pour que soient pris en compte la « présence importante de population à risque » ou encore les transferts de populations.
(1) Intersyndicale des psychiatres publics de Paris - Hôpital Maison-Blanche : 3, avenue Jean-Jaurès - 93330 Neuilly-sur-Marne - Tél. 01 49 44 33 37.
(2) Voir ASH n° 2142 du 19-11-99.