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Le politique se penche sur le travail social au CSTS

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Une fois de plus, les membres du Conseil supérieur du travail social (CSTS) attendaient la venue de la ministre de la Solidarité, Martine Aubry. Une fois de plus, celle-ci, pour des raisons d'agenda, était absente à l'assemblée plénière du 15 février. Elle avait néanmoins dépêché Dominique Gillot, secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale pour assister aux travaux. Et cette dernière a tenu un discours relativement fort, du point de vue symbolique, sur le travail social. Fait notable en lui-même, si l'on considère qu'il s'agit du premier message politique, à la fois d'hommage et de réassurance, adressé aux professionnels de l'action sociale par le gouvernement.

« Un métier difficile »

«  De fait les travailleurs sociaux sont des acteurs indispensable de la lutte contre toutes les exclusions. Ils sont sollicités, mis en avant, mais aussi critiqués, soumis à toutes les pressions, placés dans des situations difficiles pour faire face à toutes les détresses. Ils font un métier difficile », a reconnu Dominique Gillot. Laquelle a souligné que l'unité du travail social se réalisait autour de la production du lien social. Déplorant que les professionnels soient trop occupés à faire des dossiers et manquent de disponibilité pour les personnes, la secrétaire d'Etat a enjoint les employeurs à repenser l'organisation des services, à privilégier le premier accueil et à mettre à leur disposition le soutien administratif et logistique nécessaire.

« Le rôle des travailleurs sociaux doit être réaffirmé autour de leurs missions essentielles et resitué dans des champs d'intervention clarifiés. […] Quant aux nouvelles formes d'action, elles ne doivent pas se développer de manière désordonnée […]. Il faut donc trouver le juste milieu entre le nécessaire encadrement des métiers du travail social et la préservation d'une certaine souplesse  », a-t-elle ajouté. Pas question ainsi de voir naître avec les emplois-jeunes «  un travail social sous qualifié  », a-t-elle défendu. Il s'agit donc de développer la formation et la qualification, a-t-elle insisté, renvoyant au schéma national des formations sociales en cours d'élaboration. Mais la secrétaire d'Etat s'est également montrée «  favorable  » au développement de l'emploi dans le travail social. «  L'Etat continuera de tenir ses engagements en la matière  », a-t-elle promis. Estimant que des besoins importants existent dans son champ de compétence, elle s'est affirmée ouverte «  à une discussion sur ce sujet  ».

Les travailleurs sociaux se réjouiront également de voir rappeler par Dominique Gillot, que l'Etat doit définir «  les cadres d'intervention, les priorités, les principes du travail social ». Dans cette perspective, elle entend ainsi poursuivre avec le CSTS une réflexion sur les pratiques professionnelles. Satisfaite notamment du rapport d'étape du groupe de travail sur la violence qui était présenté le jour même (1), elle a souligné la nécessité pour l'Etat d' « apporter un cadre facilitateur et protecteur  » aux travailleurs sociaux. Par ailleurs, elle a souhaité que le CSTS se penche prochainement sur la place du travail social dans la politique de la ville et les relations entre les travailleurs sociaux et les familles.

Mieux protéger les professionnels

Sujet délicat sur lequel est également revenue la secrétaire d'Etat, la protection des professionnels de l'enfance qui signalent des maltraitances dans leurs institutions (2). Elle a rappelé que ses services étudiaient «  dans quelles conditions une protection juridique efficace pourrait leur être garantie pour qu'ils puissent témoigner sans crainte  ». En cas de licenciement, « le droit à réintégration sur demande du salarié devrait être accordé  », a-t-elle précisé. Dispositions qui pourraient être proposées dans le cadre du projet de loi de modernisation sociale ou celui portant réforme de la loi de 1975.

Enfin, on notera une inflexion du discours sur les placements d'enfants motivés par la pauvreté des parents. Sujet qui avait suscité une vive polémique entre Martine Aubry et les professionnels (3). La secrétaire d'Etat a ainsi singulièrement adouci les propos de la ministre. «  Aucun outil statistique ne permet de vérifier ou d'infirmer cette assertion fondée sur quelques cas d'espèce. Ce sujet est trop grave pour alimenter une polémique. » S'il «  s'agit de cas inévitables dans l'état actuel des moyens des travailleurs sociaux nous verrons, nous discuterons ensemble de ce qu'il y a lieu de faire pour éradiquer définitivement ces situations tragiques  », a-t-elle ajouté.

Notes

(1)  Et dévoilé dans les ASH n° 2153 du 11-02-00.

(2)  Voir ASH n° 2151 du 28-01-00.

(3)  Voir ASH n° 2143 du 26-11-99.

LE SOCIAL EN ACTION

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