L'API ne désincite pas au travail

Emploi, revenu minimum d'insertion (RMI), reprise de la vie de couple : quel est le devenir des mères ayant perçu l'allocation de parent isolé (API)  ? La caisse nationale des allocations familiales (CNAF), qui aborde la question des modes de sortie de l'API dans une étude récente (1), apporte un regard nouveau sur la principale prestation destinée aux famille monoparentales. Même si les résultats de cette recherche, réalisée à partir d'un panel d'allocataires de Meurthe-et-Moselle, ne sont « peut-être pas généralisables ».

L'étude, certes, montre que le taux de sortie est le plus élevé au moment où survient la fin des droits. Mais, relèvent ses auteurs, de nombreuses mères isolées quittent le dispositif avant cela, souvent « dès les premiers mois » . Mieux  : ces sorties précoces s'observent, à la fois, chez les femmes percevant une API dite courte (versée pendant une durée maximale de 12 mois) et chez celles recevant une API dite longue (accordée, à la suite d'une grossesse, pour trois ans). Comment cela s'explique-t-il ? Le statut d'activité de la mère isolée, à l'entrée dans le dispositif, a un rôle déterminant, surtout chez les allocataires d'une API courte. Pour elles, le fait de percevoir l'API tout en travaillant accélère la sortie, vers l'emploi plutôt que vers la vie en couple. « Ce qui réduit significativement le risque de passage au RMI ». Pour les allocataires d'une API longue, le statut d'activité, « contre toute attente », ne semble pas jouer. Les sorties anticipées s'expliquent plutôt par une reprise de la vie de couple (dans un cas sur deux).

Enfin, l'étude montre que le passage au RMI est fréquent lorsque l'API a été perçue jusqu'au terme légal. C'est le cas pour 44,5 % des mères isolées dans cette situation.