Un centre d'accueil d'urgence des victimes d'agression

Depuis le 1^er décembre dernier, le centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux a ouvert le premier Centre d'accueil en urgence des victimes d'agression (CAUVA)   (1), en France. 173 enfants ou adultes, ayant subi des maltraitances, ont déjà été accueillis dans ce service, qui fonctionne 24 heures sur 24. Particularité : les victimes sont reçues par des personnels spécifiquement formés (médecins, psychologues et assistantes sociales) et peuvent faire enregistrer sur place leurs plaintes par des policiers et des gendarmes, qui se déplacent au CHU. Par ailleurs, les constatations médico-légales, destinées à faciliter les procédures judiciaires, sont menées de front par des médecins légistes experts judiciaires qui sont requis, immédiatement, à cet effet par le parquet. Enfin, les victimes se voient proposer - gratuitement - une aide juridique et psychologique par deux associations, habilitées par la justice, qui tiennent des permanences dans le service. « Notre objectif est que les victimes, notamment les plus traumatisées comme les personnes ayant subi un viol, reçoivent, dans une même unité de temps et de lieu, l'ensemble des prestations auxquelles elles ont droit, au lieu d'être obligées, comme par le passé, d'effectuer un véritable “parcours du combattant” », explique-t-on au CHU de Bordeaux. Ce service, unique en France selon l'hôpital, est le résultat d'une collaboration avec l'institution judiciaire (cour d'appel et tribunal de grande instance de Bordeaux), à laquelle se sont joints la direction de la sécurité publique et le groupement de gendarmerie de la Gironde. Ces derniers se sont engagés, par convention, en novembre 1999, à assurer les missions non strictement sanitaires du service.