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Accompagner la personne en difficulté

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 Voilà un ouvrage utile et constructif, qui invite à réfléchir aux nouvelles modalités d'accompagnement des personnes en difficulté. Laissant de côté les débats récurrents sur l'éclatement du social et l'apparition des nouvelles professions, les auteurs ont fait le choix d'aborder les mutations du travail social en privilégiant la place des personnes, reconnues comme sujets et acteurs de l'intervention. Et l'intérêt de cette publication est de montrer qu'au-delà des discours sur la nécessité de prendre en compte la demande et les besoins de l'usager - slogan repris aussi bien par les pouvoirs publics que par les organismes de santé ou les associations -, cette approche amène à revisiter bon nombre de concepts du travail social et à remettre en cause beaucoup d'attitudes en cours dans les²² institutions et chez les professionnels. Et c'est sans doute à une petite révolution culturelle -tant le fossé entre la théorie et l'action est encore important - qu'invitent les auteurs, n'hésitant pas à bousculer fausses certitudes et évidences. Se prétendre au service des personnes en difficulté impose ainsi «  une professionnalité engagée » au sens où, défend Jacques Ladsous, vice-président du Conseil supérieur du travail social, elle s'appuie sur une éthique de l'éducation et de l'accompagnement. Références dont la mise en œuvre oblige les professionnels à prendre des risques dans leur pratique pour aller au-delà des bonnes intentions. « Entre les enthousiasmes de principe qui font presque l'unanimité dans une soif de progrès et les réalités vécues, marquées souvent d'un souci de sécurité renforcée, il y a un vide  », constate l'ancien éducateur, plaidant pour «  une démarche de débat  ». Quant à lui, se fondant sur des expériences concrètes, Jean Biarnès, professeur en sciences de l'éducation, propose aux intervenants de se décentrer par rapport à leurs acquis professionnels et à leurs représentations pour «  faire autrement  » avec les jeunes en exclusion sociale et professionnelle. «  Toute situation socio-éducative est une situation interculturelle et doit donc être travaillée comme telle, c'est-à-dire dans la recherche d'une construction commune, d'une culture commune et non de l'imposition de l'une sur l'autre », défend-il. Ce qui l'amène à identifier les conditions nécessaires pour que les actions socio-éducatives soient centrées sur le sujet. Mais redonner place à la personne oblige également à une réflexion sur le fonctionnement associatif. Vis-à-vis des usagers, mais aussi de ses salariés, afin de construire « un nouveau modèle social d'entreprise ». Et dans cette perspective, juge Janine Henry, directrice générale d'Uniformation, la formation professionnelle a toute sa place… I.S. Accompagner la personne en difficulté - Sous la direction de Jean-Jacques Schaller - Ed. Dunod -170 F.

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