La polémique suscitée par la publication du livre du médecin-chef de la prison parisienne de la Santé, Véronique Vasseur (1), continue. Certains syndicats de surveillants, à l'image de la CFDT Justice (2), ont demandé l'ouverture d'un « débat politique » sur les conditions de détention. Le syndicat souhaite que « cette agitation médiatique momentanée débouche sur une démarche salutaire sur le fond à travers une réflexion organisée, volontaire, transparente et débarrassée de tout amalgame ». L'Observatoire international des prisons (OIP), pour sa part, a dénoncé les conditions de détention dans l'établissement de Rouen, un ancien couvent construit au début des années 1800 qui compte 750 détenus, et dans celui de Val-de-Reuil (Eure), le plus grand centre de détention en Europe (800 places). La ministre de la Justice, Elisabeth Guigou, a indiqué qu'elle avait « décidé » de fermer trois établissements :Saint-Denis-de-la-Réunion, Liancourt (Oise) et Avignon. Mais, en fait, cette mesure n'est que la conséquence logique du programme de construction de prisons, annoncé en juillet dernier (3). Trois autres établissements seront d'ailleurs également fermés : Toulouse, Meaux et Toulon. En outre, Elisabeth Guigou a déclaré que seraient mises en place, cette année, « les trois premières unités de vie familiales expérimentales » : des petits appartements où les détenus condamnés à de longues peines, ne bénéficiant pas de permissions de sortie, pourraient recevoir compagnon (ou compagne), famille et amis, « le temps d'un week-end ». La mesure avait, également, été annoncée cet été.
(1) Voir ASH n° 2150 du 21-01-00.
(2) CFDT Justice : 47/49, avenue Simon-Bolivar - 75950 Paris cedex 19 - Tél. 01 42 38 23 60.
(3) Voir ASH n° 2129 du 20-08-99.