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Faut-il craindre une banalisation des SEGPA ?

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« S'il n'y avait pas les sections d'enseignement général et professionnel adapté (SEGPA), on ne réussirait pas le travail formidable qu'on fait actuellement avec les élèves en grande difficulté scolaire », défend Luc Bérille, secrétaire national du Syndicat des enseignants (SE-FEN)   (1). Avec les établissements régionaux d'enseignement adapté (EREA), c'est le seul dispositif du second degré qui permet de traiter la question des plus fragiles, souligne-t-il. Encore faut-il, selon lui, que le ministère donne une réelle impulsion au système - qui concerne actuellement 120 000 élèves (4 % du total des collégiens)  -, au-delà des seules déclarations. Et il déplore d'ailleurs que celui-ci ait été « oublié » de la réflexion sur le devenir des collèges, lancée l'an dernier.

Des classes ghettos ?

Le syndicat a profité de la « journée nationale des SEGPA », décrétée le 20 janvier, par Ségolène Royal, pour réclamer des «  engagements clairs  » de la part du ministère. Tout comme le Syndicat national des professeurs de lycée professionnel et des personnels de l'éducation (SNETAA-FSU)   (2) et le Syndicat national des collèges et des lycées-Fédération autonome de l'Education nationale (SNCL-FAEN), il avait appelé, ce jour-là, à une grève dans l'enseignement adapté. L'occasion de mettre en évidence le malaise des personnels exerçant dans ces sections. Installées à l'intérieur des collèges, mais autonomes, celles-ci fonctionnent trop souvent comme des ghettos. Accueillant, de la 6e à la 3e, en effectifs réduits, des jeunes conjuguant le plus souvent les fractures scolaire et sociale. Et amenant, à la sortie du système, seulement un tiers d'entre eux au CAP.

Dénonçant les disparités régionales liées au manque de pilotage des SEGPA et l'inégalité de traitement des enseignants avec leurs collègues de collège, le SE-FEN réclame en priorité que les dispositions régissant ces sections soient « enfin » appliquées. Le SNETAA-FSU désirant, quant à lui, réexaminer la formation professionnelle au collège. Mais au-delà des divergences sur la conception même de l'enseignement adapté (faut-il privilégier l'enseignement général ou le professionnaliser davantage ?), les syndicats craignent surtout que, sous couvert d'une meilleure intégration des élèves, les SEGPA soient «  diluées  » dans les collèges et perdent ainsi leurs spécificités.

Aussi, Ségolène Royal a-t-elle surtout tenté de rassurer les personnels, le 20 janvier, en affirmant qu'elle n'avait « pas l'intention de supprimer » ces sections. « Si elles n'existaient pas, il faudrait les inventer », a-t-elle insisté, soulignant que ces classes, souvent marginalisées dans les collèges, devront désor- mais bénéficier des mêmes moyens que les autres : manuels scolaires, accès aux centres de documentation... Pour faire en sorte que plus de 35 % de ces élèves sortent du système avec un CAP en poche, la ministre chargée de l'enseignement scolaire a également indiqué qu'elle souhaitait que soient mis sur pied des cycles de préparation au CAP, au sein même des SEGPA, et qu'une attention particulière soit portée « au choix d'orientation » proposé aux jeunes filles. Ces dernières étant souvent cantonnées dans des formations peu valorisantes de couture ou d'employé technique de collectivité.

Enfin, a annoncé Ségolène Royal, les inspections générales du ministère devraient dresser, «  dans les prochains mois, un bilan exhaustif de la diversité des SEGPA ». Et examiner, notamment, les procédures d'affectation des élèves dans le dispositif. Des mesures pour certaines fortement « ambiguës » et, en tout cas, en deçà des attentes, souligne le SE-FEN.

Notes

(1)  SE-FEN : 209, boulevard Saint-Germain - 75007 Paris - Tél. 01 44 39 23 00.

(2)  SNETAA-FSU : 74, rue de la Fédération - 75739 Paris cedex 15 - Tél. 01 53 58 00 30.

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