L'augmentation du nombre de « travailleurs pauvres » n'est plus, on le sait, un phénomène réservé aux Etats-Unis. En France, près d'un salarié sur sept se trouvait dans la zone des « bas salaires » (15 %) en 1997, note la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) dans une récente étude (1). C'est moitié moins qu'aux Etats-Unis où, à la même époque, près de 30 % de salariés étaient classés dans la catégorie « bas salaires ». Point commun : cette dernière englobe les mêmes catégories de publics en France et aux Etats-Unis, les femmes, les jeunes et, de manière générale, les personnes faiblement qualifiées. Mais, alors qu'outre-Atlantique le groupe des « bas salaires » est resté « remarquablement stable » depuis une vingtaine d'années, en France il a « notablement progressé », précise la DARES. La raison ? Le développement important des « très bas salaires », c'est-à-dire des salariés vivant en dessous du seuil de pauvreté. Ceux-ci représentaient 70 % des « bas salaires » français en 1997 contre 44 % en 1983. Seconde différence entre les deux pays : en France, plus qu'aux Etats-Unis, les « bas salaires » semblent liés à un effet « temps partiel ». Les chiffres l'attestent : en France, plus de 75 % des emplois à « bas salaires » correspondent à du temps partiel, contre « à peine » 50 %outre-Atlantique. Là-bas, en effet, les « bas salaires » semblent plus être la conséquence d'un faible taux de rémunération.
(1) « Salariés à "bas salaire" et travailleurs pauvres : une comparaison France-Etats-Unis » - DARES - Premières informations et premières synthèses n° 02-1.