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Faible mobilisation en faveur des droits des femmes

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Il espérait faire mieux qu'en 1995, année où une manifestation dénonçant le recul des acquis en matière de contraception et d'avortement avait réuni plus de 40 000 manifestants. Cependant, le 15 janvier, le collectif national pour les droits des femmes (1) n'a rassemblé que 12 000 personnes dans les rues de Paris (3 500 selon la police) et quelques centaines en province, lors de sa marche en faveur, notamment, de la liberté des femmes à disposer de leur corps, de leur autonomie financière et de l'égalité entre les sexes (2). A l'issue de la manifestation, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité a répondu à l'une des revendications du collectif en annonçant une revalorisation « significative » de la prise en charge des stérilets dans les prochains mois, vraisemblablement d'ici au mois de mars. De plus, le brevet de l'une des pilules contraceptives de la deuxième génération, non remboursée, tombera dans le domaine public en juin, ce qui devrait permettre sa prise en charge par l'assurance maladie avant la fin de l'année.

Par ailleurs, le gouvernement se donne jusqu'en juin pour annoncer des mesures sur l'IVG, a précisé Martine Aubry. En particulier, la possibilité devrait être donnée à d'autres adultes que les parents d'autoriser l'avortement d'une mineure, et le délai légal porté de dix à douze semaines de grossesse. Ces dispositions vont dans le sens des souhaits des associations féministes, même si celles-ci regrettent, à l'instar du Mouvement français pour le planning familial (MFPF)   (3), que Martine Aubry « n'ait pas annoncé de mesures immédiates en ce 25 e anniversaire de la loi sur l'avortement ». Le MFPF a également demandé, à l'occasion de sa journée portes ouvertes, le 17 janvier, « la dépénalisation de l'avortement et son inscription dans le code de la santé publique ». L'interruption illégale de la grossesse, figure, en effet, encore dans le code pénal. Celui-ci sanctionne la pratique d'une IVG après expiration du délai légal, ou par une personne qui n'est pas médecin, ou dans un établissement hospitalier non agréé. Il réprime également le fait de fournir à une femme le moyen de pratiquer une interruption de grossesse sur elle-même. Les peines peuvent aller jusqu'à cinq ans de prison et 500 000 F d'amende.

Autre revendication associative, l'abrogation des conditions restreignant l'accès des femmes étrangères à l'IVG. Celles-ci, en effet, doivent être en situation régulière et résider en France depuis plus de trois mois. Cette disposition, à l'époque de la loi Veil, visait à éviter l'afflux des demandes dans un contexte européen encore très répressif. Elle a aujourd'hui perdu sa raison d'être. C'est pourquoi un appel vient d'être lancé pour la suppression de cette « discrimination dramatique ». Parmi les premiers signataires, le Comité médical pour les exilés (Comede), le GISTI, le MFPF… (4).

Notes

(1)  Collectif national pour les droits des femmes : c/o CADAC : 21 ter, rue Voltaire - 75011 Paris - Tél. 01 43 56 36 48.

(2)  Voir ASH n° 2149 du 14-01-00.

(3)  MFPF : 4, square Saint-Irénée - 75011 Paris - Tél. 01 48 07 29 10.

(4)  Contact : Comede - Hôpital de Bicêtre - BP 31 - 94272 Le Kremlin-Bicêtre - Tél. 01 45 21 38 40.

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