« Pour avoir cotisé pendant de nombreuses années à l'assurance veuvage, la majorité des salariés mariés demeurent convaincus que l'Etat providence pourra les protéger si un jour survient l'irrémédiable. Malheureusement, il n'en est rien -ou si peu ! » La Fédération des associations de conjoints survivants (FAVEC) (1) s'est indignée, le 29 décembre, des « conditions drastiques » d'attribution de l'allocation veuvage, réservée aux personnes de moins de 55 ans, ayant eu des enfants, disposant de ressources mensuelles inférieures à 3 930 F et dont le conjoint a été affilié à l'assurance vieillesse du régime général pendant au moins trois mois durant l'année précédant son décès (2). La fédération dénonce également le faible montant de cette allocation (3 144 F au maximum), qui entraîne « très souvent une baisse importante des revenus du foyer ». D'autant plus que l'on peut « présumer légitimement » que, pour remplir les conditions d'attribution, l'allocataire ne travaille pas. Au bout des deux années auxquelles est limité le versement, « les personnes devront faire appel au RMI », constate la FAVEC. Laquelle indique que seulement 27 % des recettes de l'assurance veuvage -prélevée chaque mois sur les salaires à hauteur de 0,1 % - sont reversés à cette prestation, les 73 % restants étant alloués à l'assurance vieillesse. « Cela revient ainsi à faire supporter par la solidarité (RMI) des situations qui sont normalement couvertes par des cotisations salariales », regrette-t-elle.
(1) FAVEC : 28, place Saint-Georges - 75009 Paris - Tél. 01 42 85 18 30.
(2) Cette dernière condition a été introduite par la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999. Voir ASH n° 2141 du 12-11-99.