Pourquoi avoir créé la Fnades ?
- Elle est née, en avril dernier, du regroupement de 11 associations de directeurs (2) décidées à unir leurs forces. La fédération entend représenter la profession des directeurs d'établissements et services des secteurs sanitaire, social et médico-social sans but lucratif auprès des différentes instances et réfléchir sur les valeurs, les pratiques et l'évolution de ce métier. Elle s'est donnée également comme objectif de conduire des actions d'intérêt commun, d'élaborer des stratégies et d'entreprendre des démarches auprès des pouvoirs publics et des partenaires. Enfin, elle vise à développer la synergie et la solidarité entre ses membres.
Comment réagissez-vous au refus d'agrément de l'avenant cadres conclu dans la convention collective de 1966 ?
- Les directeurs vivent ce refus d'agrément comme une injustice et l'expression de la non-reconnaissance de leur profession. Et nous avons écrit au ministère de l'Emploi et de la Solidarité et aux fédérations d'employeurs pour exprimer leur inquiétude sur le sujet. Maintenant, j'espère qu'en raison des ouvertures qu'a laissé entrevoir Dominique Gillot (3), nous allons pouvoir aboutir. Sur ce dossier, nous avons surtout mené une action de sensibilisation, car nous sommes, avant tout, une organisation de professionnels et nous ne prétendons pas nous substituer aux syndicats d'employeurs. Nous devrions d'ailleurs préciser notre stratégie lors de notre première assemblée générale, le 31 mars 2000. Notre volonté, c'est de devenir un interlocuteur reconnu des pouvoirs publics et des fédérations d'employeurs.
Quel est le sentiment actuel des directeurs ?
- En raison de leur forte implication, ils sont aujourd'hui désabusés et épuisés. Ils doivent faire face à toutes les contradictions qui pèsent sur eux : budgétaires, les 35 heures, les restructurations... Alors que les normes de sécurité et de qualité sont de plus en plus exigeantes. Soumis à ces injonctions contradictoires, il leur faut, en même temps, parvenir malgré tout à motiver les personnes au sein de leurs établissements. Les institutions sont actuellement en pleine mutation et le métier se métamorphose. Cependant l'environnement présent ne permet pas toujours aux directeurs d'avoir une vue stratégique et les qualités d'adaptation rapide qu'exige l'évolution de leur fonction. En outre, la profession est de plus en plus exposée en raison de l'alourdissement des responsabilités, notamment en matière pénale. Il y a une véritable insécurité, comme l'illustre l'augmentation des licenciements. Nous ne fuyons pas nos responsabilités ;nous demandons les moyens de les assumer. Par exemple, que les rôles entre les responsables institutionnels - conseil d'administration, président, directeur - soient mieux définis ; ou encore, que nous soyons mieux reconnus par nos autorités de tutelle. Car, quand nous négocions avec les services extérieurs des ministères, nous nous sentons très souvent isolés.
Propos recueillis par Isabelle Sarazin
(1) Fnades c/o CJDA - André Bertrand, secrétaire : 23, place de la Plâtrière - 43000 Le Puy-en-Velay - Tél. 04 71 04 58 58.
(2) ADEMS 77, ADERN, Adesse 91, Adress 61, ADVO, Afradess, Ardess, Firadess, Franche-Comté Responsables, GD4S, GRDEI.
(3) Voir ASH n° 2146 du 17-12-99.