Le rapport sur la « conjoncture au second semestre 1999 » et les perspectives pour 2000, adopté, le 14 décembre, par le Conseil économique et social (CES), comprend un « important volet social », selon les termes mêmes de son auteur, Patrick Careil.
« Le retour au plein emploi » y est présenté comme une « impérieuse nécessité ». Certes, l'importance des créations d'emplois depuis 1997 a permis une réduction sensible du chômage. Mais, observe le conseil, ce recul global « se traduit par des évolutions contrastées selon les catégories de salariés » : les jeunes de moins de 25 ans connaissent un niveau de chômage bien plus élevé que la moyenne, plus de 38 % des demandeurs d'emploi sont des chômeurs de longue durée, et à peine plus de la moitié des chômeurs sont indemnisés. Le rapport alerte au passage le gouvernement sur « le risque d'explosions sociales incontrôlables » dans les départements d'outre-mer, où la situation de l'emploi ne cesse de s'aggraver (1). Il plaide également pour une action à l'échelon européen, notamment en donnant un contenu et une réalité au pacte européen pour l'emploi.
Par ailleurs, la lutte contre les inégalités « reste d'une brûlante actualité », souligne le Conseil économique et social. Et, « plus généralement, la persistance de l'exclusion doit être considérée comme un révélateur des imperfections du mode de développement de notre pays ».
Quant aux régimes sociaux, ils « doivent être préservés », affirme le Conseil. Plus particulièrement, il note avec satisfaction l'inflexion des dépenses de santé enregistrée en 1999, mais souhaite une amplification des outils de maîtrise et d'amélioration de la qualité, afin « d'agir structurellement et dans la durée ».
(1) Un projet de loi sur les DOM est en cours d'élaboration. Voir ce numéro.