Ségolène Royal, ministre déléguée à l'enseignement scolaire, a présenté, le 14 décembre, le protocole national sur l'organisation des soins et des urgences dans les établissements scolaires.
Destiné aux médecins et infirmières de l'Education nationale, ce document définit les modalités d'organisation des soins et des urgences, en particulier l'utilisation, par les infirmières, des médicaments d'usage courant en vente libre en pharmacie, les spécialités répondant aux cas d'urgence pouvant être détenues dans les infirmeries scolaires. Par ailleurs, il expose les procédures d'intervention à mettre en œuvre dans les situations médicales d'urgence, décrites dans le cadre des projets d'accueil individualisé (1).
En outre, un dispositif spécial, concernant la prévention des grossesses précoces non désirées, intègre l'annonce faite quelques jours plus tôt par la ministre : il sera permis à l'infirmière, dans les cas d'extrême urgence et de détresse caractérisée, de délivrer la « pilule du lendemain » (2). Ce moyen contraceptif, souligne le protocole, « est réservé aux cas exceptionnels et ne doit pas remplacer une contraception régulière ». La distribution de la contraception d'urgence doit, dans tous les cas, être précédée d'un entretien avec l'adolescente et, dans la mesure du possible, surtout lorsque celle-ci est mineure, d'un contact avec les parents. Par la suite, l'infirmière doit assurer l'accompagnement psychologique de l'élève et veiller à l'instauration d'un suivi médical par un centre de planification ou un médecin. Alors que certaines voix s'élèvent pour contester la légalité de la vente libre de ce contraceptif, la ministre de la Solidarité et la secrétaire d'Etat à la santé ont précisé, dans un communiqué du 14 décembre, que celle-ci avait été autorisée « dans un cadre réglementaire conforme aux droits national et européen ».
(1) Voir ASH n° 2142 du 19-11-99.
(2) Voir ASH n° 2144 du 3-12-99.