En 1998, le numéro vert Drogues info service (0 800 23 13 13) a reçu 626 000 appels, soit environ un tiers de plus que l'année précédente (1), une augmentation attribuée à la relance de la communication sur ce service au sein des réseaux de proximité. Parmi ces appels, 161 000 ont été traités et, si l'on excepte les appels périphériques (plaisanteries, appels muets...), 45 000 personnes recherchant une information, un conseil, une orientation ou une écoute ont effectivement reçu une réponse. Les femmes sont majoritaires parmi ce public (56,5 % en 1998), une constante depuis la création du numéro. Les demandes émanent à 70 % de personnes consommatrices de drogues, d'alcool ou de médicaments psychotropes, ou proches d'un consommateur. Parmi elles, la moitié ont moins de 20 ans. Les autres demandes sont issues du grand public (25 %) et de professionnels (5 %). Les appels les plus nombreux proviennent du nord, de l'est et du sud-est de la France et de la région parisienne.
Selon ce bilan annuel de Drogues info service (2), les produits les plus souvent cités lors des appels sont le cannabis (57 %), l'héroïne (20 %), l'alcool (12 %), la cocaïne (8 %) et les médicaments (7,5 %). Des variations importantes apparaissent, cependant, selon l'âge des interlocuteurs. Ainsi, 90 % des appels des 15-20 ans concernent des produits illicites, tandis que les 40-50 ans font très majoritairement référence à des produits licites.
Plus d'information, moins d'orientation
La nature des appels se modifie au fil des années. Alors que les demandes liées à l'information sont en constante augmentation, celles d'orientation diminuent. Ce qui traduit à la fois, souligne le rapport, un « souhait de savoir et de mieux comprendre » de la part du public et « une évolution sensible du dispositif en toxicomanie, plus évolué et plus diversifié aujourd'hui qu'il ne l'était lors de la création du service en 1990 », grâce, notamment, à la création de points-écoute et de lieux d'accueil. Toutefois, Drogues info services souligne que 40 départements ne disposent d'aucun lieu d'accueil et d'orientation, 43 n'offrent pas le moindre lieu d'hébergement et 48 ne proposent aucun lieu d'échange de seringues.
Les résultats préalables d'une enquête de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) (3), rendus publics le 10 décembre, lors de la première rencontre interministérielle intitulée « Drogues : savoir plus, risquer moins », mettent également en lumière les besoins d'information. Portant sur l'état des perceptions et opinions, l'étude cerne, notamment, le profil de ceux s'estimant très mal informés sur les questions de toxicomanies : majoritairement des personnes de plus de 50 ans, et/ou titulaires d'un diplôme inférieur au baccalauréat, et/ou habitant une commune rurale.
Un site Internet sur les toxicomanies
C'est pour contribuer à combler les carences dans la connaissance des toxicomanies que la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) (4) a ouvert, le 9 décembre, un site Internet (
Par ailleurs, une collection de livrets destinés aux professionnels travaillant en relation avec des toxicomanes sera disponible, gratuitement, à partir du 20 décembre, au Comité français d'éducation pour la santé (CFES) (5). Ces opuscules porteront, entre autres, sur les chiffres clés de la drogue, les dispositifs publics de prévention et d'application des lois et les mécanismes de l'action des drogues.
(1) Voir ASH n° 2098 du 18-12-98.
(2) Observations 1998-1999 - Drogues info service : BP 59 - 75965 Paris cedex 20 - Tél. 01 40 32 37 37.
(3) Drogues et toxicomanie, l'état des perceptions et opinions en 1999 : premiers résultats - OFDT : 105, rue La Fayette - 75010 Paris - Tél. 01 53 20 16 16.
(4) MILDT : 10, place des Cinq-Martyrs- du-Lycée-Buffon - 75506 Paris cedex 15 - Tél. 01 40 56 63 00.
(5) CFES : 2, rue Auguste-Comte - BP 51 - 92174 Vanves cedex - Tél. 01 41 33 33 33.