Dénonçant la faiblesse du « geste » du gouvernement, annoncé le 6 décembre (1), les associations de chômeurs étaient de nouveau dans la rue, les 11 et 14 décembre. Elles entendaient maintenir la pression, malgré la fermeté affichée par le gouvernement puisque, le 12 décembre, Martine Aubry avait clairement indiqué que celui-ci n'envisageait pas de geste supplémentaire en faveur des personnes en détresse. Des propos qui ne pouvaient donc pas satisfaire les trois organisations (AC !, l'APEIS et le Mouvement national des chômeurs et précaires). Aussi, dans un courrier, adressé le 13 décembre, ont-elles demandé à la ministre de l'Emploi et de la Solidarité de les recevoir « le plus rapidement possible ».
Objectif : amorcer des discussions autour de l'allocation d'urgence et des fonds d'urgence en général, d'une revalorisation des minima sociaux supérieure à 2 % et de la situation des jeunes. De même, les organisations reviennent sur la nécessité d' « une refonte totale du système d'indemnisation des chômeurs » . En ce sens, d'autres actions sont d'ores et déjà prévues le 21 décembre (à l'appel de la CGT et d'AC !) et le 23 décembre (à l'appel d'AC !), date à laquelle les partenaires sociaux doivent se rencontrer sur la convention UNEDIC (2). C'est également sur l'urgence d'engager une nouvelle négociation de cet accord et de parvenir à des améliorations des conditions et du niveau d'indemnisation des demandeurs d'emploi qu'insistent la CFDT et quatre réseaux associatifs (3), dans une déclaration commune. Estimant également nécessaire de « mieux définir le rôle et l'articulation des régimes d'assurance-chômage et de solidarité nationale », les organisations affirment leur volonté de « resserrer leur coopération à l'approche des échéances à venir ».
Pas question, de toute façon, que les perspectives économiques plus favorables et le vote définitif de la loi sur les 35 heures fassent « passer au second plan » la nécessité de lutter contre le chômage et l'exclusion, martèle, de son côté, le Collectif « emploi pour tous » (4). « Le problème du noyau dur des personnes éloignées de l'emploi est loin d'être réglé et continue de rendre nécessaires des mesures radicales et des ressources importantes pour la formation, la réinsertion et l'aide aux plus démunis », souligne-t-il, insistant sur la nécessité de réaffirmer « le droit pour ces publics à une activité professionnelle durable ».
(1) Voir ASH n° 2145 du 10-12-99.
(2) Voir ce numéro.
(3) ATD quart monde, la Coorace, la FNARS, Solidarités nouvelles face au chômage c/o Coo- race : 17, rue Froment - 75011 Paris cedex - Tél. 01 49 23 70 50.
(4) Constitué notamment des responsables d'ATD quart monde, de la Coorace, du Comité chrétien de solidarité avec les chômeurs, de Solidarités nouvelles face au chômage - c/o CFDT : 14, boulevard de la Villette - 75955 Paris cedex 19 - Tél. 01 42 03 80 00.