Plaidoyers pour une véritable politique de la vieillesse

C'est avec réserve que l'Association nationale des cadres communaux d'action sociale (1) accueille les annonces de Martine Aubry, effectuées lors de la clôture de l'année internationale des personnes âgées (2). Si elle note la volonté de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité de « refondre en profondeur les textes concernant la prestation spécifique dépendance » et se réjouit de la création de centres locaux d'information et de coordination, elle craint néanmoins que ces déclarations « en restent aux intentions  » . Et rappelle l'urgence de développer « une véritable politique de la vieillesse avec les financements nécessaires pour le bon fonctionnement des services et des établissements » .

Auparavant, dans un communiqué envoyé à Martine Aubry, la fédération de l'Entraide protestante (3) avait d'ailleurs critiqué les modalités de mise en œuvre de la réforme de la tarification des établissements accueil lant des personnes âgées. Tout en approuvant le principe général d'un partage des dépenses entre les volets hébergement, dépendance et soins, elle estime que «  l'utilisation du niveau de dépendance pour établir les moyens budgétaires nécessaires aux soins est contestable » . En effet, souligne-t-elle, le lien automatique entre les pathologies et leurs conséquences invalidantes « n'est avéré par aucune étude scientifique ». Ce mécanisme, en outre, empêcherait les structures de disposer des moyens suffisants pour traiter les pathologies.

La fédération dénonce également la prestation spécifique dépendance comme une «  prestation non citoyenne  », basée sur des critères de ressources. « Cette conception assistancielle du soin pour une partie de la population est discriminatoire », insiste l'Entraide protestante. Qui rappelle, à l'instar de la majorité des associations du secteur, son souhait de voir la dépendance reconnue comme un risque financé par la sécurité sociale.