A l'approche des municipales de 2001 - auxquelles pourront participer les ressortissants de l'Union européenne -, la mobilisation va croissant en faveur de l'extension aux étrangers non communautaires du droit de vote lors des élections locales. Ainsi, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) (1) s'est « réjouie », cette semaine, de la proposition de loi constitutionnelle allant dans ce sens, déposée, le 1er décembre, par le groupe socialiste à l'Assemblée nationale, faisant suite à une proposition du groupe communiste (2). La ligue souligne que « tous les résidents, quelle que soit leur nationalité, doivent participer [à ces élections], parce qu'ils participent également à la vie économique et sociale locale ». Elle estime qu'il est urgent que le gouvernement inscrive à l'ordre du jour du Parlement le débat sur le vote de la loi. Elle incite également à soutenir l'action du collectif « Même sol : mêmes droits, même voix », lancée il y a un an à l'initiative du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) (3) et la Fédération nationale Léo-Lagrange. Un appel qui, à ce jour, a recueilli les signatures de plus de 300 élus de la majorité plurielle. L'opinion publique semble également évoluer : un récent sondage CSA pour la Lettre de la citoyenneté a fait apparaître que, pour la première fois, une majorité (52 %) de Français sont favorables à l'octroi du droit de vote à tous les étrangers. Ils n'étaient que 44 % un an auparavant. Néanmoins, il semble peu probable que cette réforme, qui nécessite une révision constitutionnelle et l'organisation d'un référendum, puisse intervenir avant les prochaines municipales.
(1) LDH : 27, rue Jean-Dolent - 75014 Paris - Tél. 01 44 08 87 26.
(2) Voir ASH n° 2143 du 26-11-99.
(3) MRAP : 43, boulevard de Magenta - 75010 Paris - Tél. 01 53 38 99 99.