Si certaines de ces mesures s'inspirent des quatre groupes de travail mis en place dans le cadre du comité de pilotage de l'année internationale des personnes âgées, présidé par Michel Thierry (1), la ministre de l'Emploi et de la Solidarité n'aura cependant pas répondu à la revendication majeure des représentants du secteur : abolir toute référence à la notion de dépendance réservée aux plus âgés. Pourtant « rien ne justifie sur le plan conceptuel d'avoir remplacé la notion de handicap par celle de dépendance, que les Français sont seuls à utiliser, entraînant des incompréhensions dans les échanges internationaux et scientifiques, une réglementation fondée sur la segmentation des politiques [...], l'inefficacité et l'iniquité des prises en charge », souligne le rapport final du comité de pilotage. Processus renforcé par la PSD, note-t-il encore, stigmatisant la notion de dépendance comme « vecteur d'exclusion de la société ».
Véritable état des lieux des améliorations à apporter à tous les niveaux pour « construire une société pour tous les âges », le rapport s'attarde, notamment, sur l'insuffisante prise en compte du vieillissement dans la conception de l'habitat. Il propose, en particulier, de créer des centres de ressources sur l'adaptation de l'habitat des personnes à mobilité réduite ou encore de codifier les normes de sécurité et d'habitabilité pour les structures collectives afin de les rendre opposables.
Autre souhait fortement exprimé, combler le retard de la France en matière d'accueils intermédiaires ou alternatifs pour les personnes âgées. Et, sur ce sujet, le rapport invite à sortir des expérimentations actuelles pour lancer un programme national de développement de ces structures.
(1) Animés par des responsables institutionnels et associatifs, les quatre groupes traitaient notamment de la place des retraités, des personnes âgées et des familles, de la santé et de l'habitat.