« Le contrat initiative-emploi est-il une mesure de réinsertion durable ? » C'est à cette question que tente de répondre une étude publiée par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité (1).
Premier constat : dans plus de deux tiers des cas, le recrutement en contrat initiative-emploi (CIE) s'effectue sur contrat à durée indéterminée (CDI), plus de 20 % des bénéficiaires sont embauchés sur contrat à durée déterminée (CDD) de 13 à 24 mois et 11 % sur contrat de 12 mois. Parmi les caractéristiques des personnes embauchées, le diplôme et la qualification du dernier emploi occupé expliquent la nature du contrat conclu. Ainsi, détenir un diplôme supérieur au bac accroît de 8,1 points la perspective d'être recruté en CDI. Les personnes relevant des catégories prioritaires de la politique de l'emploi ont, en général, une probabilité plus forte d'être recrutées en CDI, « à l'exception notable des allocataires du RMI » , souligne également l'étude.
Un tiers des CDI sont rompus avant la fin de la période d'aide à laquelle ils ouvraient droit, deux fois sur trois, du fait de l'employeur (licenciement, cessation d'activité). La proportion de ruptures anticipées des CDD est de 21 %, pour les contrats de 13 à 24 mois, et 8 % seulement pour ceux de 12 mois.
Au total, près de 43 % des salariés embauchés en septembre 1995 étaient toujours dans la même entreprise en décembre 1998. Pour les autres, plus d'un tiers occupaient un emploi dans une autre entreprise et environ 40 % étaient de nouveau demandeurs d'emploi. Le manque de formation initiale reste un obstacle au retour à l'emploi : 44 % des personnes sans travail à l'issue du CIE n'ont aucun diplôme, constate le ministère.
(1) DARES - Premières informations n° 46-1 - Novembre 1999.