Dans une lettre ouverte adressée à Martine Aubry, le Mouvement français pour le planning familial (1) dénonce le report de la campagne d'information sur la contraception à l'an 2000. Rappelant qu'en 1992, une autre campagne avait été annulée, il regrette le manque d'efforts et d'engagements du gouvernement sur ce sujet. « Nous nous interrogeons sur les raisons qui motivent ces différents reports. La contraception est-elle tou- jours subversive 30 ans après le vote de la loi Neuwirth ou le gouvernement fait-il preuve d'une grande frilosité sur ce sujet ? » Estimant indispensable cette campagne pour laquelle ses associations se sont déjà mobilisées sur le terrain, le mouvement demande qu'elle soit organisée « sans délai » et prenne en compte la santé et les droits des femmes.
C'est d'ailleurs pour faire valoir ces droits, « sournoisement remis en question », que le Collectif national pour les droits des femmes (2) appelle à une manifestation, le 15 janvier 2000, à Paris. Objectif : inciter le gouvernement à agir contre « les abus du temps partiel, le non-accès à la contraception et à l'IVG ».
Interpellée à l'Assemblée nationale, le 16 novembre, lors de la séance des questions orales au gouvernement, Martine Aubry a assuré que la campagne sur la contraception serait lancée en janvier prochain, au moment où sera fêté le 25e anniversaire de la loi (3). Par ailleurs, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité a indiqué que le gouvernement se donnait « encore quelques mois » pour exploiter les conclusions du rapport Nisand et, notamment, pour porter de 10 à 12 semaines de grossesse le délai légal pour l'IVG, « en vigueur dans la plupart des pays européens ».
Enfin, favorable, il y a encore peu, à la suppression de l'autorisation parentale pour les mineures (4), Martine Aubry a infléchi sa position sur ce point. Pas question, pour elle, « d'exclure la famille quand celle-ci peut remplir son rôle ». Par contre, afin de régler certains cas douloureux, notamment dans les quartiers difficiles, une réflexion est engagée avec un comité d'associations sur « la façon dont les mineures pourraient tout de même recourir à l'IVG ». L'une des pistes retenues concerne le tutorat exercé par un adulte, médecin, responsable d'association...
(1) MFPF : 4, square Saint-Irénée - 75011 Paris - Tél. 01 48 07 29 10.
(2) Collectif national pour les droits des femmes : c/o CADAC : 21 ter, rue Voltaire - 75011 Paris -Tél. 01 43 56 36 48.
(3) Voir également ASH n° 2139 du 29-10-99.
(4) Voir ASH n° 2129 du 20-08-99.