L'inspection générale de l'administration de l'Education nationale (IGAEN) aborde, dans son rapport annuel 1999 (1), « deux sujets délicats mais trop longtemps négligés » :la pédophilie et le bizutage. Autre thème évoqué : la violence dans les établissements.
Au sujet de la pédophilie, l'IGAEN se félicite des décisions prises, depuis 1997, par l'Education nationale, qui ne veut plus jouer « la grande muette » quand de tels actes sont le fait de personnels d'éducation. Elle estime, cependant, difficile d'écarter des fonctionnaires qui auraient, par le passé, fait l'objet de « mutations douteuses » ; d'abord « en l'absence de toute trace administrative », mais aussi en raison d'un risque d'abus et de dérives. En revanche, pour l'avenir, l'inspection formule des propositions, notamment sur les informations qui pourraient figurer dans les dossiers administratifs des personnels et être transmises, en cas de mutation (procédure judiciaire ou disciplinaire en cours, par exemple). Elle recommande également une refonte législative pour que l'interdiction de réintégrer l'administration, lors d'une condamnation pour des faits de violence sexuelle, soit étendue à l'ensemble des enseignants. Actuellement, seuls ceux du primaire et de l'enseignement technique sont concernés.
Quant aux pratiques de bizutage, l'IGAEN note un déclin sensible. Mais elle se demande si leur transformation en périodes d'accueil ou d'intégration correspond bien à une réelle évolution ou à un simple changement de terminologie.
Enfin, l'inspection relève que certains établissements sont réellement minés par la violence. Elle constate « la montée très perceptible d'un courant pour surveiller et punir ». Pour autant, les établissements n'ont pas renoncé à la prévention fondée sur la présence et l'écoute, poursuit-elle. Cependant, nombre d'entre eux sont encore à « la recherche d'une politique en la matière et ne disposent même pas de bilans chiffrés qui leur permettent de connaître précisément leur situation et son évolution, et d'adopter les mesures appropriées ». Le ministère « doit appuyer et encourager » les établissements « à se doter de statistiques et d'indicateurs, et d'une stratégie précise susceptible d'être évaluée », préconise en particulier le rapport.
(1) Rapport général 1999, Inspection générale de l'administration de l'Education nationale - La Documentation française - 104,95 F.