Dix mois après sa création, le Mouvement syndical pour l'égalité et la participation (1) a réclamé, le 21 octobre, la mise en place d'une politique « plus volontariste pour renforcer et accélérer les politiques d'égalité et de participation des Français issus de l'immigration ». Revendiquant 180 associations de quartiers membres dans toute la France, le mouvement, créé à l'initiative d'Amo Ferhati, responsable d'Espace intégration à Lille, s'est élargi à d'autres partenaires, dont la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, la Fédération de l'Education nationale et le Syndicat général de la police. Pour ses responsables, « les peurs réciproques et le malaise dans les cités », s'expliquent par certains « manquements aux principes républicains » : absence de liberté d'expression et précarité financière des associations, augmentation des discriminations ethniques, exclusion des Français issus de l'immigration de la vie politique et des responsabilités administratives. De plus, estiment-ils, si le gouvernement tient « un discours volontariste » sur l'égalité et la participation, celui-ci est mal reçu, en raison même de l'absence de consultation des associations, du peu d'emplois-jeunes ouverts aux habitants des quartiers, des retards dans la mise en place de l'Observatoire contre les discriminations...
Les représentants formulent donc une série de propositions visant à promouvoir « l'égalité totale » en matière d'emploi, renforcer le statut des associations et améliorer l'accès aux postes de la fonction publique et à la vie politique locale. Dans l'immédiat, ils réclament la création d'une commission d'enquête parlementaire chargée de dresser le bilan des politiques publiques depuis « la marche pour l'égalité », en 1983.
(1) Amo Ferhati, président du MSEP : 70, rue de Paris - 59800 Lille - Tél. 03 20 30 00 30. Sur la création du mouvement, voir ASH n° 2112 du 26-03-99.