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...Georges Collay, sur les cadres communaux d'action sociale

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Confrontés de plein fouet aux situations d'exclusion, les cadres communaux d'action sociale se sentent quelque peu « découragés » , voire « essoufflés » . Au plus près des préoccupations des usagers, ils s'estiment insuffisamment reconnus et entendus par les pouvoirs publics. Un décalage entre le politique et le technique qu'analyse Georges Collay, nouveau président de l'Association nationale des cadres communaux d'action sociale  (Anccas)   (1).

Quel est l'état d'esprit actuel des cadres ? - Nous voudrions bien partager l'optimisme de certains acteurs, notamment économiques. Mais force est de constater qu'une bonne partie de la population ne profitera pas de la reprise annoncée. Nous sommes, en effet, confrontés, au quotidien, souvent de façon dramatique, aux populations vieillissantes et fortement dépendantes. De même, nous sommes préoccupés par la situation des jeunes très déstructurés et en grande précarité. Certes, il y a des avancées législatives intéressantes, comme la loi contre les exclusions et la couverture maladie universelle. Mais les principes ne suffisent pas. Encore faut-il les mettre en application et que les populations acceptent, par exemple, d'aller se faire soigner. C'est dire notre essoufflement et, pour certains d'entre nous, le sentiment d'un certain découragement. D'autant que, si nous sommes « des militants du social », voire même de véritables « battants », nous nous sentons insuffisamment reconnus. Notamment, eu égard aux responsabilités importantes que nous assumons en tant que cadres et directeurs de CCAS, sur les plans gestionnaire, juridique et pénal. Cela explique d'ailleurs, en partie, les difficultés actuelles de recrutement des collectivités locales. Justement, par rapport au vieillissement des populations, vous avez signé « le Livre blanc ». - Pour nous, la prestation spécifique dépendance n'a nullement été un progrès social. Et le rapport de la députée Paulette Guinchard-Kunstler pose bien la problématique du viellissement. Les pouvoirs publics se doivent d'y apporter une réponse urgente, compte tenu des prévisions démographiques pour les cinq à dix ans à venir. En tant que techniciens de l'action sociale, nous attendons donc un engagement politique fort dans ce secteur, comme cela a pu être le cas lors du vote des lois sur le RMI, contre les exclusions ou sur la CMU. Comment réagissez-vous aux retards successifs de la réforme de la loi de 1975 sur les institutions sociales et médico-sociales ? - Pendant des années, on a parlé d'une prestation pour favoriser l'autonomie des personnes âgées. Un texte est finalement paru et il ne satisfait personne. C'est pourquoi, sur un chantier aussi important que la loi de 1975, nous préférons que l'on prenne le temps de la réflexion en partenariat avec les acteurs de terrain. C'est ce qui se passe actuellement, puisque nous sommes associés aux travaux menés par la direction de l'action sociale. Les décalages que vous ressentez entre les textes de loi et leur mise en application renvoient à l'accompagnement des populations. Le travail social est-il suffisamment outillé ? - On ne se rend pas compte de tout ce qu'on demande aux travailleurs sociaux. On exige d'eux qu'ils soient performants dans de très nombreux domaines, trop parfois, face à la lourdeur des situations qu'ils ont à connaître. Aussi, nous ne pouvons que nous réjouir de la volonté de la DAS de réformer certaines formations en travail social. Mais encore faut-il tenir compte des réflexions et propositions des cadres aux prises avec la réalité du terrain. Car il y a trop souvent une distance entre la décision politique, qui a ses contraintes, et la situation des usagers. Propos recueillis par Isabelle Sarazin

Notes

(1)  Laquelle faisait le point sur ses réflexions, le 21 octobre à Paris - Anccas siège social : CCAS - 32,  boulevard Chasles - BP 25 - 28001-Chartres cedex - Tél. 02 37 20 25 02.

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